Grande Bretagne-Décès: Margaret Thatcher est décédée lundi à l’âge de 87 ans

L’ex-Premier ministre britannique Margaret Thatcher, personnalité dominante du XXe siècle qui a transfiguré mais aussi profondément divisé son pays, est morte lundi à 87 ans, après avoir passé les dix dernières années de sa vie dans l’ombre, diminuée par la maladie.

Celle que le monde entier appelait la « Dame de fer » pour son intransigeance pendant la guerre froide et son ultra-libéralisme sans concession, est morte « paisiblement à la suite d’un accident vasculaire-cérébral », selon son porte-parole Lord Tim Bell.

Ses funérailles seront organisées à la cathédrale St-Paul à Londres, théâtre des grandes cérémonies du royaume, et les honneurs militaires lui seront rendus, avant une « crémation en privé », selon Downing Street.

Première femme à avoir dirigé le Royaume-Uni, Margaret Thatcher, dont l’héritage continue à susciter la controverse, n’aura toutefois pas droit à des obsèques nationales, contrairement à son illustre prédécesseur Winston Churchill.

Chaque fois qu’elle a été évoquée, la perspective d’un tel honneur a réveillé les passions.

Les grandes chaînes de télévision britanniques ont immédiatement interrompu leurs programmes lundi pour laisser place à des éditions spéciales consacrées à la trajectoire hors du commun de cette fille d’épicier devenue l’une des femmes les plus puissantes du monde.

Elles ont fait défiler les images d’une « Maggie » armée de son sempiternel sac à main et à l’indestructible permanente.

Twitter est immédiatement entré en ébullition. Le réseau social a charrié quantité d’hommages appuyés de responsables politiques, à l’instar du Premier ministre David Cameron, conservateur comme elle. Mais aussi des critiques virulentes, de la part notamment d’opposants syndicalistes, de responsables nord-irlandais ou de certains de ses concitoyens qui l’exécraient.

« Lady Thatcher n’a pas seulement dirigé notre pays, elle l’a sauvé », a lancé le chef du gouvernement.

Dans la foulée, il a décidé d’écourter un déplacement à Madrid et Paris en vue de défendre sa vision d’une Europe en son temps très décriée par « Mrs T ».

Les drapeaux de nombreux édifices publics dont le 10, Downing Street ont été abaissés à mi-mât. La reine Elizabeth II –avec qui elle avait des relations difficiles, selon les historiens– s’est dite « attristée » dans un message public.

Les hommages ont aussi afflué du monde entier, notamment des grands dirigeants qui l’ont côtoyée.

Le dernier leader soviétique Mikhaïl Gorbatchev, dont la « Dame de fer », connue pour ses réparties cinglantes, avait dit « c’est un homme avec qui on peut travailler », a salué une « grande » personnalité qui restera dans l’histoire ».

En Pologne, Lech Walesa, chef historique du syndicat Solidarité, a rendu hommage à celle « qui a contribué à la chute du communisme » en Europe.

L’ancien secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger a vu en elle « une personnalité courageuse ».

José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, a estimé qu’elle resterait dans l’histoire comme une « grande femme d’Etat », mais aussi « une actrice circonspecte du projet européen ».

Le propos était mesuré étant donnée l’âpreté de Mme Thatcher dans les négociations européennes et sa lutte acharnée pour obtenir un rabais sur le budget européen, symbolisée par sa fameuse réplique: « Qu’on me rende mon argent ».

« Maggie », qui a exercé trois mandats, avait été élue députée à 34 ans, avant de prendre la tête du parti conservateur en 1975, puis celle du gouvernement quatre ans plus tard.

Elle avait relancé l’économie du pays, considéré à son accession au pouvoir comme « l’homme malade de l’Europe ». Mais elle a aussi mené des batailles homériques contre les syndicats, les mineurs en grève ou les prisonniers de l’IRA.

Après plus d’une décennie passée au pouvoir, durant laquelle elle n’a pas hésité à envoyer une armada pour reprendre l’archipel des Malouines à l’Argentine, Margaret Thatcher, rattrapée par la maladie, s’était progressivement éclipsée de la scène publique.

Sa fille Carol avait révélé en 2008 dans ses mémoires que sa mère souffrait de démence sénile depuis sept ans.

Affaiblie physiquement, très affectée par la mort de son mari, Mme Thatcher ne s’exprimait plus en public depuis 2002, sur les conseils de ses médecins, après avoir été victime de plusieurs attaques cérébrales.

A la fin de l’année dernière encore, elle avait été hospitalisée pour subir l’ablation d’une tumeur à la vessie, une opération alors qualifiée de « mineure » par son entourage.

Récemment, le film « La Dame de fer », dans lequel elle est incarnée par Meryl Streep, avait relancé le débat sur l’héritage du thatchérisme. (http://fr.news.yahoo.com)

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