Haïti-Rép. Dominicaine/Justice : Verdict prévu en avril prochain dans l’affaire opposant l’entreprise Coquera Real à des travailleurs haïtiens

La justice dominicaine a annoncé pour avril prochain le verdict du procès opposant l’entreprise dominicaine Coquera Real à des travailleurs haïtiens, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Plus d’une centaine de travailleurs haïtiens avaient campé pendant plus d’un mois devant le ministère du travail dominicain pour réclamer leurs prestations légales, suite à la fermeture de l’usine. Le montant des prestations dues serait de 15 millions de pesos.

A l’audience du 21 mars 2013 à Santo Domingo (République Dominicaine), le propriétaire de l’usine, Alonso Luna, a brillé par son absence. Ce dernier a déjà boudé plusieurs convocations en se faisant représenter par son avocat.

Alonzo Luna est accusé par l’avocat des travailleurs victimes, Carlos Sanchez de mettre des étiquettes négatives sur des Haïtiens à San Cristobal pour faire croire que ces derniers attaquent des policiers dominicains dans le but de faire diversion dans le dossier, rapporte la responsable de la section communication et plaidoyer du Garr, Lisane André.

Les manœuvres du propriétaire visent à faire perdre le procès aux travailleurs haïtiens, ajoute t-elle.

Le samedi 19 janvier 2013, ces travailleurs haïtiens qui occupaient l’esplanade du ministère dominicain du travail depuis le 14 décembre dernier ont été délogés par l’Organisation internationale de la migration (Oim) en leur faisant signer un programme de retour volontaire sans se rendre compte, avaient condamné des organisations humanitaires et des avocats de ces migrants haïtiens.

L’Oim en République Dominicaine avait nié avoir trompé la vigilance de ces travailleurs qui occupaient cet espace contrairement à ce que rapportaient des organisations de droits humains.

Le processus d’enregistrement des migrants haïtiens a été effectué avec le consentement des intéressés, avait précisé l’organisation dans une note.

Elle dit avoir souligné que ces derniers étaient au courant que ledit processus était volontaire avec la possibilité d’y renoncer à tout moment.

Présentement, la plupart de ces travailleurs sont logés à Haina aux environs de Santo Domingo, sur une propriété de leurs avocats dominicains, les frères Carlos et Lucas Sanchez, en attendant la poursuite de l’affaire par-devant la justice.

Les diplomates haïtiens affichent une certaine indifférence dans ce dossier, déplore Lisane André.

Elle appelle l’Etat haïtien à accomplir son devoir de protection des Haïtiens où ils se trouvent suivant les prescrits de la Constitution.

Le gouvernement doit se ressaisir et donner aux travailleurs haïtiens l’appui nécessaire dont ils ont besoin, recommande la militante de défense des droits humains.

Coquera Real avait déclaré faillite alors que le ministère du travail, à l’encontre des dispositions légales en la matière, n’avait jamais procédé à une quelconque inspection ni entamé des procédures visant à garantir les droits des travailleurs, dénonce le Garr dans une note.

La mobilisation des travailleurs avait suscité beaucoup d’intérêt et de solidarité de la part de plusieurs secteurs en République Dominicaine.

Ces travailleurs haïtiens dont certains ont plus d’une dizaine d’années à l’entreprise déplorent actuellement leurs mauvaises conditions de vie en République Dominicaine et l’absence de support des autorités haïtiennes, indique le Groupe.

Ces Haïtiens passent parfois toute une journée sans se nourrir quand leurs hôtes (avocats) ne disposent pas d’assez d’argent et n’ont rien reçu des organisations de bienfaisance en République Dominicaine. (alterpresse.org)

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