Haïti-Insécurité : Des bandits armés terrorisent les habitants de Martissant
Des groupes de bandits armés sèment la violence depuis près d’un mois à Martissant (secteur sud de la capitale) notamment dans les ruelles Jules, Sainte Bernadette et à Grand Ravine, selon les témoignages des habitants de la zone recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
Ces scènes de violences, qui sont, souvent, ponctuées de viols, font partie du quotidien de ces gens qui lancent un appel à l’aide à la police.
A Martissant, les bandits ont l’habitude de terroriser les passagères et passagers se trouvant à bord de véhicules publics et privés, en vue de les dépouiller. En cas de résistance, ces personnes sont tuées ou passées à tabac.
Le dimanche 17 mars 2013, plus d’une dizaine de personnes auraient été atteintes de projectiles tirés par ces bandits.
Certaines de ces victimes auraient succombé sur place à leurs blessures. D’autres auraient été transportées d’urgence à l’hôpital, rapportent des habitants interviewés.
Les riverains de Martissant lancent un SOS à la Police nationale d’Haïti (Pnh) en vue d’un retour au calme.
Contacté à ce sujet par AlterPresse, le porte parole adjoint de la Pnh, Gary Desrosiers, dit ne détenir, de son côté, aucune information sur la situation qui règne à Martissant, encore moins sur les cas de morts et de blessés enregistrés.
« Je ne veux pas opiner sur quelque chose que je ne sais pas », lâche-t-il.
Il y a quelques jours, la police a renouvelé son engagement de contrecarrer les bandits de la zone métropolitaine, lors de la présentation du bilan de ses opérations, le mardi 19 mars 2013.
La situation est difficile à Martissant, reconnaît, par contre, une responsable du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), Marie Yolène Gilles.
Ce climat d’insécurité est dû aussi à un conflit armé opposant deux groupes de gangs rivaux, basés respectivement dans les zones de Gran Ravin (Grande Ravine) et Sainte Bernadette, explique le secrétaire exécutif de la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh), Antonal Mortimé.
Ce litige a déjà fait plus d’une dizaine de morts et de nombreux blessés, indique-t-il, précisant que ces victimes sont souvent de paisibles citoyens.
Un agent de la Pnh serait impliqué dans ces actes de violences, selon la Pohdh.
« Généralement, la police et les autorités ont une forme de silence complice », opine Mortimé, qui souhaite une intervention policière rapide dans la zone pour rétablir le calme.
Ces derniers temps, plusieurs autres quartiers de la zone métropolitaine, notamment Delmas 2 et ses environs, Carrefour feuilles (secteur sud de la capitale), connaissent, de manière sporadique, un regain d’insécurité. (alterpresse.org)