Haïti-Économie: Menaces de sanctions économiques sur Haïti..une situation très préoccupante..
L’économie haïtienne est sous de hautes menaces de sanctions qui pourraient avoir des conséquences négatives sur le système bancaire haïtien, si l’on analyse les dernières déclarations de certains hauts fonctionnaires publics et d’un représentant du secteur bancaire haïtien sur la question de la loi sanctionnant le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
En effet, cette loi, déposée au parlement depuis plusieurs années, n’est toujours pas votée par la Chambre basse, malgré le délai du 15 mars qui était accordé à Haïti pour se mettre sur la même longueur d’onde que plusieurs pays sérieux dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Le gouvernement a encore exprimé cette semaine ses inquiétudes concernant les sanctions économiques énormes qui pèsent sur le pays, notamment certaines banques haïtiennes qui ont fait l’objet de plusieurs accusations de blanchiment de capitaux.
Il y a déjà une semaine, depuis que la date pour le vote de la loi sanctionnant le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme a expiré, une situation inconfortable qui oblige le président de l’Association Professionnelle des Banques (APB), Maxime Charles, à solliciter une sorte de moratoire au Groupe d’Action Financière (GAFI). Heureusement, les responsables de cette Association ont pu obtenir un délai allant jusqu’au 25 mars, mais rien ne garantit que la Chambre des députés aura le temps de voter cette loi la semaine prochaine. En fait, selon certains députés, cette loi contient des doutes et des anomalies qui doivent être corrigées avant toute soumission au vote à la Chambre basse.
Si le parlement n’arrive pas à voter cette loi avant le délai accordé, Haïti sera considérée comme un pays « non coopératif » et ceci pourrait entraîner des conséquences néfastes pour le fonctionnement du système bancaire. Ces conséquences impliqueraient, en outre, que toute transaction financière à partir d’Haïti devrait être passée au peigne fin. En fait, le transfert d’argent pourrait coûter beaucoup plus cher que d’habitude et les banques haïtiennes qui ont des dépôts à l’étranger pourraient se trouver dans l’obligation de payer des amendes sur leur compte.
Selon le numéro 1 de l’APB, ‘’le système bancaire haïtien pourra être sous enquêtes pendant six mois, avec la présence sur le territoire de plusieurs enquêteurs étrangers. Le pays sera vu différemment par ses partenaires internationaux et les autres pays avec lesquels il avait l’habitude d’engager des accords’’.
La loi sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme pose problème pour certains secteurs qui ont le pressentiment que le bal économique et financier de la corruption sans limites et de la gabegie des uns et des autres en Haïti est vraiment à sa fin.
La date pour le vote de cette loi a expiré, ce qui n’étonne personne, car nous avons un problème de gestion de temps en Haïti. Nous avons perdu plusieurs mois dans des dilatoires politiques et des conflits sans précédent entre le parlement et l’exécutif. Ce ne sont pas des développements qui font honneur à Haïti. Ce sont des facteurs qui compromettent la tenue des élections nécessaires et qui rongent tout processus de développement dans ce pays. Entre autre, cela montre clairement aux autres pays du monde entier et à la communauté internationale de plus en plus que l’intérêt du pays n’est pas encore une priorité des décideurs. (Image: www.fatf-gafi.or)
Riphard Serent
Vision 2000