Haïti-Société: 154 nouveaux couples au Cap-Haitien !

Si « noces » est généralement au pluriel, jamais ce mot n’a trouvé sa pleine résonnance que dans cette matinée du 28 février 2013 au Cap-Haitien. Dans une cérémonie nuptiale collective, pas moins de 154 couples très jeunes en majorité se sont convolées vers de justes noces. Sous le nom d’une opération baptisée « Laver Haïti », le Temple Adventiste #1 du Cap-Haitien a procédé à ce grand évènement dans les annales de la famille chrétienne du Grand Nord.

Dans le Temple

Théâtre de cette cérémonie familiale et religieuse, le Temple Adventiste #1 du Cap était plein à craquer ce matin. Autour des mariés, en présence des officiers de l’Église, parrains, marraines, parents, amis, fidèles du Temple , tout le monde y prenait place. Les mariés étaient venus de plusieurs coins du pays, mais particulièrement du Grand Nord. Tout autour du Temple une foule de curieux se pressent dans l’objectif d’être des témoins oculaires de l’évènement.

Les femmes candidates aux mariages, toutes de blanc vêtues, certaines avec des voiles sur la tête et d’autres avec diadèmes. De leur coté, les futurs époux s’habillant de vestes de couleurs grises pour certains et blues pour d’autres.

Milius et Lorencia, respectivement 75 et 73 ans faisaient figure de couple doyen des mariés. Vivant en concubinage depuis plus de quarante ans, ils ont déjà plusieurs enfants, dont l’ainé atteint déjà la quarantaine, selon des déclarations au journal Le Matin. Par ailleurs, Pierre et Cynthia, 19 et 17 ans, constituaient le couple le plus jeune. Ce très jeune couple a déjà un enfant à son actif.

Pourquoi ces mariages collectifs

Selon l’un des célébrants, le Révérend William Jean-Charles, cette opération « Laver Haïti » répond à un besoin réel au sein de la famille chrétienne en Haïti. Pour des raisons diverses, nombreuses sont les familles vivant en concubinage au pays. Et d’après les Saintes Écritures, construire une famille en dehors des liens du mariage est un péché, poursuit le pasteur Jean-Charles.

Voulant sortir ces frères et sœurs de cette vie non conforme au dessein de Dieu, voilà pourquoi l’Église adventiste s’est lancée dans cette grande première. Et dorénavant, ces 154 couples devenant légaux peuvent se faire baptiser et prendre la sainte cène en toute légitimité. Ils n’auront plus de problème de conscience, ni un sentiment de trahison quand ces nouveaux époux se livrent à certaines activités intimes, indique péremptoirement William Jean-Charles.

Par conte, l’initiateur de ce projet, le Révérend Rolin Jean-Baptiste, croit que ces mariages collectifs bouclent une semaine de croisade évangélique où les fidèles de l’Église ont été appelés à se purifier, particulièrement ceux qui pratiquent la fornication. Ainsi ces mariages en sont une suite logique. C’est l’Église adventiste qui s’était chargée d’assurer tous les frais de ces noces collectives notamment robes, vestes des mariés, enregistrements des papiers légaux, transports et réception, conclut le pasteur Jean-Baptiste.

Dieu y pourvoira

Parmi les 154 couples nouvellement mariés, bon nombre vivaient en concubinage depuis belle lurette et ont même des enfants. Ainsi, il est un fait que par ces mariages collectifs, ils se sont mis en règle par rapport à leur foi chrétienne. Par ailleurs, certains qui sont très jeunes vont actuellement à l’école classique et n’ont pas encore de métiers. Pourtant, par l’engagement du mariage, ils sont devenus adultes et responsables de la prise en charge de leur famille.

À la question comment ces derniers vont-ils procéder pour faire bouillir la marmite et survivre ? Un Officiel m’a répondu : « Dieu y pourvoira ». Espérons qu’il en sera ainsi. (lematinhaiti.com)

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