Haïti-Élections : L’exécutif et le bloc Psp, principaux responsables du blocage du processus

Le « pouvoir exécutif et ses parlementaires complices » sont les principaux responsables du blocage du processus électoral, estiment des organisations de la société civile et des organismes de droits humains, lors d’une conférence de presse tenue à Port-au-Prince ce jeudi 21 février 2013.

Le réseau national de défense des droits humains (Rnddh), le conseil haïtien des acteurs non-étatiques (Conhane), Mouvman fanm aktif kafou (Mouvement des femmes actives de Carrefour, Mofka), l’Initiative de la société civile (Isc), la commission épiscopale de l’église catholique romaine Justice et Paix (Jilap), la plateforme des organisations de droits humains (Pohdh), sont parmi les signataires de ce document.

Les institutions jugent « absolument inacceptable le comportement de certains membres des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, qui bloquent le processus de formation du conseil électoral, devant organiser les élections sénatoriales et locales ».

Les signataires mettent en garde contre un éventuel raccourcissement du mandat d’un tiers des sénateurs par le chef de l’État, Joseph Michel Martelly.

Ce qui est cerné comme un « coup d’État contre la démocratie et l’État de droit », avec l’appui de « parlementaires inconséquents », traîtres au parlement et à la nation.

Ces « parlementaires inconséquents » forment « la majorité qui appuie le pouvoir exécutif dans toutes ses dérives, les instrumentalisés du pouvoir exécutif », selon Edouard Paultre de Conhane.

En fait, le vendredi 14 septembre 2012, une majorité de 60 députés ont constitué un bloc parlementaire – dénommé « parlementaires pour la stabilité et le progrès » (Psp) – pour soutenir l’action de l’administration politique de Martelly.

Une note de la présidence, qui en avait fait l’annonce, d’ailleurs.

« Il est temps que cessent ces manœuvres partisanes, au plus haut niveau de l’État, pour le contrôle de l’appareil électoral. L’accord du 24 décembre 2012, relatif à la formation du conseil électoral, doit être appliqué sans délai », lit-on dans le communiqué.

Cet accord donne à Martelly « toute l’autorité nécessaire pour faire le retrait de l’arrêté, qui a nommé le conseil électoral de 6 membres », rappellent les organisations signataires du document.

Aux élections, pour constituer le nouveau bureau de la chambre des députés, en janvier 2013, le bloc Psp a raflé tous les postes ainsi que les présidences des commissions camérales.

Le gouvernement haïtien est en train de manœuvrer afin d’avoir le contrôle de l’appareil électoral, admet Rosny Desroches, le représentant de l’Isc sur la table de conférence.

Quant à Antonal Mortimé de la Pohdh, il n’hésite pas à voir – dans l’attitude autoritaire, frôlant la dictature, du président de la république – un facteur fondamental dans le blocage du processus.

En ce sens, le militant des droits humains évoque « l’installation illégale », le 15 août 2012, de 6 (au lieu de 9) conseillers de l’appareil électoral.

Les institutions signataires de la déclaration ne manquent pas de souligner au ministère de la justice et de la sécurité publique la nécessité de « préserver la neutralité de l’appareil judiciaire dans le processus électoral ».

Il « est grand temps que le processus électoral soit enclenché », déclarent-elles.

Source: http://www.alterpresse.org

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