Haïti-Politique : Des secteurs expriment leurs réserves après la nomination de l’économiste Fritz-Alphonse Jean
P-au-P, 26 févr. 2016 [AlterPresse] — Plusieurs secteurs de la vie nationale ont exprimé leurs réserves à propos de la nomination, le 25 février, de Fritz-Alphonse Jean comme premier ministre de consensus.
Le coordonnateur de la Plateforme politique Jistis, Me Michel André se dit déçu du choix de l’ancien gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (Banque centrale – 1996/2001) en lieu et place de l’ancienne première dame, Myrlande Hyppolite Manigat.
Cette dernière a été proposée comme premier ministre de consensus par la plateforme lors d’une rencontre avec le président Jocelerme Privert.
« Des hommes et des femmes politiques sont écartés des fonctions de responsabilité politique. Cette situation est anormale, mais l’histoire retiendra que la Plateforme Jistis avait fait son travail, que nous avions joué notre rôle de patriotes, d’hommes et de femmes politiques éclairés », souligne l’avocat.
« Nous avions proposé au pays un choix judicieux en vue de lui donner la possibilité de fonctionner sur une nouvelle base », déclare-t-il.
Cette décision assimilée à « la première faute politique » du président provisoire Jocelerme Privert ne va pas avoir l’adhésion de la population, prévient-il.
« C’est un coup dur pour la population. Mais le combat doit continuer ».
Guy Numa du Mouvement démocratique populaire (Modep) dit n’être pas ébranlé par le choix de Fritz Jean.
Il n’y aucune possibilité pour qu’il y ait des élections prévues le 24 avril prochain, anticipe-t-il.
La position du Groupe des huit (8) candidats à la présidence réfractaire aux élections du 25 octobre 2015 ne change pas puisqu’il n’était pas impliqué dans le processus de la désignation d’un nouveau premier ministre, réitère l’ancien sénateur et candidat à la présidence Me Samuel Madistin, porte-parole du G-8.
Il estime que ce choix constitue une action qui pourrait empirer davantage la crise politique actuelle.
Le G8 continue d’exiger la mise sur pied d’une commission d’enquête et d’évaluation électorale afin d’épurer le processus électoral, réaffirme-t-il.
Il exige également d’identifier les fraudeurs et d’écarter du processus électoral les bénéficiaires de fraudes et la mise en place d’une commission d’audit pour vérifier et enquêter sur la gestion du pouvoir de Michel Martelly.
Le coordonnateur exécutif de l’organisation Tèt kole ti peyizan ayisyen, Rosnel Jean-Baptiste, estime que le premier ministre Fritz Jean ne pourra pas résoudre le problème fondamental du secteur paysan dans les deux ou trois prochains mois.
Il espère de l’éventuel gouvernement le retrait d’une série de « décrets criminels » pris par le régime de Michel Martelly comme celui visant la liquidation d’une partie de l’île de la Gonâve.
Pour sa part, le sénateur du Nord, Westner Polycarpe, maintient qu’une majorité de parlementaires au Sénat serait favorable au choix du premier ministre Fritz Jean pour sa qualité intellectuelle et morale.
Le président provisoire Jocelerme Privert a fait choix lire la suite sur alterpresse.org