Haïti-Technologie: Du système analogique au système numérique, la transition commence
Le Directeur de la Conatel Jean Marie Guillaume – Photo courtoisie Le Nouvelliste
Les stations de télévision haïtiennes ont jusqu’à juin 2015 pour passer du système analogique au numérique. Un grand bond nécessaire, selon le directeur général du Conseil national des télécommunications (Conatel) qui indique que la transition a déjà commencé.
La différence entre les deux systèmes, c’est leur mode de transmission et leur capacité. Le numérique permet d’utiliser la fréquence de manière plus efficace. Avec une seule fréquence, le propriétaire peut loger entre 18 à 20 télévisions contrairement à l’analogie qui ne permet d’avoir qu’une seule chaîne de télévision, selon les explications du directeur général du Conatel. Ensuite, a souligné Jean-Marie Guillaume, il y a la qualité de l’image et celle du son qui sont meilleures avec le numérique. « Le consommateur profitera davantage et le propriétaire pourra offrir d’autres services additionnels », a-t-il indiqué sur Radio Magik 9.
« La plupart des appareils de télévision que nous utilisons chez nous actuellement ne sont pas faits pour le système numérique », a fait remarquer M. Guillaume. Le consommateur aura deux choix : installer sur son téléviseur un décodeur qui lui permettra de capter les signaux du système digital, ou bien acheter un nouvel appareil adapté à la nouvelle réalité de cette technologie. Jean-Marie Guillaume a confié que le Conatel est en train de faire une étude auprès des ménages pour savoir le type d’appareils qu’ils utilisent.
Les équipements utilisés en Haïti par les propriétaires de télévision ne pourront pas tous transiter sur le système numérique. C’est pourquoi le directeur général du Conatel a informé que son équipe a déjà commencé avec des sondages chez les opérateurs afin de savoir le matériel qu’ils utilisent actuellement.
Après avoir changé d’équipement, l’opérateur pourra héberger en même temps 18 à 20 stations de télévision sur une seule fréquence. Maintenant, selon M. Guillaume, les questions que le Conatel est en train de se poser sont les suivantes : qui peut posséder ces nouveaux émetteurs ? Quelles seront les conditions ? Les médias se regrouperont-ils ?… « Des questions économiques, mais surtout politiques », a-t-il souligné.
« Juin 2015, la date retenue pour le changement de système n’a pas été décidée par le Conatel », a déclaré Jean-Marie Guillaume. C’est une décision universelle, a-t-il souligné. « Pour ne pas être en retard par rapport aux autres pays, nous devons respecter cette date », a-t-il relevé.
M. Guillaume a indiqué que des fréquences comme 50, 52 et 54 sont utilisées dans le monde entier pour des services de données à grande vitesse. Pas pour la télévision. Ces fréquences seront libérées au cours de la transition, a-t-il annoncé. Il a demandé de ne pas utiliser ce changement de système à des fins politiques. « C’est un dossier technique. C’est un changement imposé par l’Union internationale des télécommunications (UIT), a-t-il dit. Ceux qui politisent le dossier sont contre le progrès et ne veulent pas l’avancement du pays. »
En revanche, il a promis des considérations tant pour les opérateurs que pour les ménages. « Il y a des ménages qui vont avoir probablement des subventions pour des nouveaux équipements », a-t-il annoncé.
Pour ceux qui critiquent le Conatel de faire cavalier seul dans ce dossier alors qu’il n’est pas l’unique concerné, Jean-Marie Guillaume leur a répondu ainsi : « Avant de commencer à discuter avec les différentes parties, il faut qu’il y ait des données. C’est pourquoi nous faisons des sondages auprès des ménages et des opérateurs… »
Parallèlement, le directeur du Conatel a souligné que personne n’a le droit d’avoir deux fréquences à son nom dans un seul département. Au cours de cette interview sur Radio Magik 9, le cas de Jacques Sampeur a été évoqué. Jean-Marie Guillaume a indiqué que ce dossier est en train d’être traité à la section juridique du Conatel. Le directeur général de Radio Antilles internationale a dénoncé cette situation et souligné que, depuis 1982, il détient l’autorisation de fonctionner sur trois fréquences avec un mémorandum du ministère de l’Intérieur.
« A cette époque, l’ancien directeur du Conatel et responsable des fréquences, Lucien Adan, nous avait assigné trois fréquences : 1 250 AM, 93.5 et 95.5 FM. La fréquence sur la bande AM a été transformée en 1 200 et celle 95.5 en 96.9. Depuis 28 ans, nous avons ces trois fréquences normalement », a expliqué Jacques Sampeur.