Haïti – Politique : La Congressiste Maxine Waters, appelle à des élections libres, équitables et inclusives

La Congressiste Maxine Waters (D-CA), militante de longue date pour l’aide au développement et de la démocratie en Haïti, a appelé à des élections libres, équitables et inclusives en Haïti et demandé un soutien pour le développement d’institutions politiques efficaces et stables, et une gouvernance juste et démocratique. Elle a fait ses remarques lors d’une conférence sur la reconstruction post-séisme en Haïti, intitulé « Reconstruire en mieux nécessite des portes ouvertes : La reddition de comptes est essentielle pour une juste reconstruction. »

« […]Trois ans après le séisme, plus de 350,000 Haïtiens vivent toujours dans des camps de tentes. L’argent peut être promis, et des promesses peuvent être faites. Mais sans obligation de rendre compte, il n’y aura pas de progrès » a déclaré Maxine Waters.

« Selon une analyse récente réalisée par le New York Times, les États-Unis compte plus de 1 milliard de dollar pour Haïti au sein du Trésor, et la Croix-Rouge internationale a un montant additionnel de 500 millions de dollars pour Haïti dans ses comptes. Pendant ce temps, au moins 7,5 milliards de dollars d’aide publique et de contributions privées ont été décaissés. Mais une grande partie de l’argent qui a été versé n’a jamais été réellement dépensé. Il a simplement été transférés d’un compte à un autre. Par exemple, les États-Unis il y a bien longtemps ont déboursé 65 millions de dollars au Fonds de Reconstruction d’Haïti (FRH) pour un grand projet de logement à Port-au-Prince. Le fonds a émis un communiqué en janvier 2011 promettant des maisons à 50,000 personnes et puis transféré cet argent à la Banque Mondiale, qui exécute le projet. L’argent est toujours là, et les contrats viennent juste d’être signés.

La réddition de comptes exige la supervision dans le Congrès et dans la communauté des donateurs. Elle exige également des institutions politiques efficaces et stables, et une gouvernance démocratique juste en Haïti. La reconstruction et le développement exigent de l’organisation, la planification, et la supervision. Ce sont des fonctions, qui sont correctement menées par un gouvernement. Il faut un gouvernement pour s’assurer que les maisons sont construites à proximité d’emplois et d’infrastructures ; que les enfants ont des écoles dans leur quartier; que les agriculteurs ont des routes pour amener leurs marchandises au marché. Tout ce qui est impliqués dans le développement, de tenir responsables des organismes d’aide […] nécessite une bonne gouvernance.

J’ai été préoccupé par la nécessité de la bonne gouvernance en Haïti depuis de nombreuses années. Haïti a une longue et tragique histoire de dictature sous les régimes de « Papa Doc » et « Baby Doc » Duvalier, qui a durée de 1957 à 1986. Depuis lors, Haïti n’a pas été en mesure d’établir de solides et durables institutions démocratiques.

Haïti traverse actuellement une crise électorale parce que les élections législatives et municipales sont très en retard. Ces élections devaient avoir lieu en novembre 2011, mais aucune date n’a encore été fixée. En raison des élections en souffrance, un tiers des sièges du Sénat haïtien est vacants et si quelques sénateurs sont absents, il n’y a pas de quorum. Pendant ce temps, le Président Martelly a nommé des maires pour remplacer ceux dont le mandat a expiré, mais ces maires n’ont pas la légitimité des maires dûment élus.

Les élections en Haïti sont organisées par un Conseil Électoral permanent (CEP). La Constitution d’Haïti a été amendée en juin dernier, pour mettre en place un nouveau processus de nomination des membres du CEP. Selon la Constitution modifiée, les trois branches du gouvernement : l’Exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire, sont censés désigner trois membres chacun au CEP. Ainsi, le CEP doit avoir un total de neuf membres.

Les pouvoirs exécutifs et judiciaires ont chacun nommé les membres au CEP, non sans controverses. Le pouvoir législatif a été incapable de nommer les membres du CEP en raison du fait qu’un tiers des sièges du Sénat sont vacants. Les sénateurs restants sont naturellement réticents à voter pour les membres permanents au CEP.

Je comprends, que le président Martelly et le Parlement travaillent actuellement sur un accord de compromis en vertu duquel une commission établira un CEP transitoire, lequel organisera la prochaine élection. Une fois que les sièges vacants au Sénat seront pourvus par cette élection, un CEP permanent pourra alors être établi.

Il est évident qu’Haïti a besoin d’un CEP crédible et représentatif afin d’organiser des élections libres, équitables et inclusives. Haïti a besoin d’élections libres, justes et inclusives afin d’avoir un Parlement qui fonctionne et un gouvernement stable, démocratique et efficace. Haïti ne sera jamais en mesure de déterminer son propre avenir, jusqu’à ce qu’il développe une bonne gouvernance […] »

Source: http://www.haitilibre.com

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