Haïti/Économie : Conjoncture économique au 4ème trimestre de l’année…Haïti rate spectaculairement l’année 2012..
L’Institut Haïtien de Statistiques et d’Informatique (IHSI) a rendu public les dernières informations concernant la conjoncture économique au 4ème trimestre de l’exercice 2011-2012. Les indicateurs du secteur réel montrent une certaine amélioration de l’activité économique pour ce trimestre, mais ils ne garantissent pas une meilleure performance de l’économie cette année par rapport à l’année dernière.
En effet, l’indice de la production industrielle a crû seulement de 2.0 % en glissement annuel et de 5.0 % par rapport au 3ème trimestre de l’année. Cet accroissement trimestriel relativement important est dû aux résultats positifs enregistrés dans les branches d’activité telles que : le textile (2.7 %), édition et imprimerie (6.0 %), produits chimiques (26.3 %) et produits minéraux non métalliques (4.5 %). Par contre, les produits alimentaires ont chuté de -0.8 % et les ouvrages métallurgiques de base de -13.5 %.
Pour sa part, l’indice d’activité de construction a enregistré une croissance de 8.1 % en glissement annuel et de 5.1 % par rapport au trimestre antérieur. L’évolution positive observée pour ce trimestre est en adéquation avec l’augmentation du nombre de constructions nouvelles enregistré dans l’économie au 4ème trimestre et à la progression de la quantité de ciment importé. Cependant, le secteur de la construction a progressé en 2012 à un rythme moindre par rapport à l’année 2011. L’indice d’activité de construction a crû de seulement 3,1 % au cours de l’année fiscale 2011-2012, alors que cette croissance était de plus de 14% pour l’exercice fiscal 2010-2011.
L’indice de la production d’énergie électrique, de son côté, a augmenté d’une manière considérable, selon les données de l’IHSI, soit de 17.6 % en glissement annuel, et a baissé de 1.5 % par rapport au 3ème trimestre. Cette variation trimestrielle négative est le résultat combiné d’une diminution de 7.7 % de la production hydroélectrique et d’une légère hausse de 0.3 % de la production thermique. La consommation facturée a, pour sa part, reflété une tendance à la hausse (5.2 %) par rapport au trimestre précédent. Toutefois, en rythme annuel, elle a chuté de plus de 60 %.
En ce qui concerne le commerce interne, l’indice de l’activité commerciale a pu croitre de 11.2 % en glissement annuel et de 4.1 % par rapport au 3ème trimestre. Cette progression trimestrielle en valeur nominale est due au renchérissement de presque toutes les sous-branches, notamment les commerces des produits alimentaires (3.9 %), de véhicules (1.8 %), des appareils d’équipement et de domestiques (3.0 %) et des matériaux de construction (17.4 %).
L’indice des prix à la consommation l’IPC, que nous avons récemment analysé, a augmenté de 6.0 % en glissement annuel et de 2.1 % par rapport au 3ème trimestre de l’année.
Cette croissance trimestrielle au niveau des prix est imputable au comportement à la hausse de tous les postes de dépenses notamment : santé (4.5 %), habillement (2.9 %), logement (2.5 %), alimentation (2.2 %), ameublement (1.6 %) et transport (1.4 %). L’indice des prix des produits agricoles, de son côté, a augmenté de 8.8 % en glissement annuel et de 0.7 % par rapport au trimestre précédent.
En fait, lorsqu’on compare, avec des chiffres, les activités économiques de 2011 à celles de 2012 en cumulant les quatre trimestres de l’année fiscale 2012, le résultat montre clairement que l’économie haïtienne est nettement moins performante cette année qu’en 2011. D’autant plus que les dernières estimations du taux de croissance pour l’année, révélées par le Chef de mission du FMI pour Haïti, ont montré effectivement que nous avons raté l’année 2012. En effet, le taux de croissance de 2012 serait de 2.5 à 3% en 2012, alors qu’en 2011 il était de 5.6%, selon les chiffres de l’IHSI. Plus loin, selon certaines estimations plus strictes, ce taux de croissance pourrait ne pas dépasser pas les 2%, ce qui serait une contre-performance non acceptable.
Bien qu’il y ait, d’une part, des facteurs externes qui contribuent à cette non-performance de l’économie pour cette année, d’autre part, la qualité de la gouvernance au niveau de cette nouvelle Administration contribue pour beaucoup à cette contraction anticipée de l’économie haïtienne, deux ans après le séisme de Janvier 2010. Nous avions renoué avec la croissance en 2011 après le tremblement de terre, et maintenant nous allons rater 2012 à cause justement d’un ensemble de problèmes politiques et des déficiences graves qui rongent le processus de développement ou de la reconstruction d’Haïti.
Riphard Serent
Vision 2000
Je trouve que ses indices sur l’économie haitiennes sont fausses quand on évalue l’état de la pauvreté. Il y a croissance dans un pays où plus de trois quarts de la population ne travaille pas, et en plus ,l’ETA ne peut pas survenir à son besoin si ce n’est pas l’aides internationales.