Technologie Agricole – Quand la bière rejoint la génétique : le génome de l’orge enfin décodé
L’orge fait enfin son entrée dans la famille des espèces au génome décodé. Cette céréale est essentielle pour nourrir les animaux d’élevage et donne le malt nécessaire à la fabrication de la bière et du whisky. 32.000 gènes et 5 milliards de paires de bases ont été dénombrés dans son génome.
La nouvelle fait « d’orge et déjà » jaser les amateurs de bières et autres boissons maltées ! Rassemblée sous le nom d’International Barley Genome Sequencing Consortium, une équipe anglaise basée à Norwich a publié dans la revue Nature une étude en haute résolution du génomede l’orge qui a ainsi pu être décodé dans son intégralité. Une prouesse d’importance.
En effet, ette céréale est cultivée depuis environ 10.000 ans et accompagne l’homme depuis le début de l’agriculture. Aujourd’hui, elle est ainsi devenue la quatrième céréale la plus cultivée au monde. Les trois-quarts de la production sont consacrés à l’alimentation animale dans les élevages et 20% sont transformés en malt afin de produire divers boissons, alcoolisées ou non. Plus importante encore, en Angleterre, l’orge est la seconde céréale la plus produite et l’industrie du seul malt y représente près de 25 milliards d’euros par an.
5 milliards de paires de bases
Le domaine du whisky et de la bière est donc l’un de ceux où l’on observe ces découvertes avec le plus d’intérêt. Posséder le génome décrypter de l’orge permet de mieux connaitre ses différentes variétés et ouvre ainsi la voie à une meilleure culture. De meilleures variétés d’orge pourraient par exemple être sélectionnées, voire même fabriquées alors que le changement climatique ainsi que divers maladies et parasites endommagent chaque année les champs à hauteur de plusieurs millions d’euros.
Selon l’étude des chercheurs, le génome de l’orge est bien plus long que celui de l’homme, il est composé de plus de 5 milliards de paires de bases. Toutefois, la présence de nombreuses séquences qui se ressemblent énormément, a posé problème aux chercheurs qui souhaitaient aligner le tout dans un ordre précis. Au total, plus de 32.000 gènes ont été identifiés.
Rationaliser la production
« Cela va accélérer les recherches sur l’orge mais aussi sur son proche parent le blé, explique Robbie Waugh, auteur de l’étude, à l’agence Reuters. Ces travaux vont rationaliser les efforts pour améliorer la production d‘orge grâce à la culture de meilleures variétés. »
« A l’aide de ces informations les agriculteurs et les scientifiques seront en meilleure posture pour répondre aux défis de la sécurité alimentaire dans un monde où l’environnement change rapidement. Il pourrait s’agir de variétés plus aptes à résister aux conditions climatiques comme la sécheresse, voire même qui sont capables de fournir des céréales plus adaptées au brassage de la bière. »
Source : http://www.maxisciences.com
Images : http://www.jtosti.com/fleurs6/orge.html / http://explorons.exploremos.free.fr /