Haïti/Droits Humains: La POHDH dénonce le traitement infligé aux déplacés du Centre Sportif de Carrefour
La plateforme des organisations haïtiennes des droits de l’homme(POHDH) dans une note adressée aux intéressés se dit consterner par l’éviction forcée des déplacés du Centre Sportif de Carrefour et du même coup dénonce le traitement infligé aux sinistrés du 12 janvier.
La POHDH dénonce les agissements des agents de la mairie de Carrefour et des policiers du sous-commissariat de St-Charles qui ont pourchassée de force les 32 familles restantes au Centre Sportif de Carrefour, le mardi 9 octobre 2012. Ces 32 familles viennent allonger la liste des personnes victimes expulsées de force dont le maire de Delmas, Wilson Jeudi a amorcé, le 23 mai 2011 au Carrefour de l’Aéroport.
Depuis, cette violation des Droit humains est devenue une pratique dans la région Métropolitaine de Port-au-Prince, a fait remarquer la POHDH. Deux abris sont partis en fumée et trente autres sont détruits à coup de matraques des agents de l’ordre. Dans ce même drame plusieurs documents importants ont disparu tels que : actes de naissance, cartes d’identification nationale, actes de mariage…., uniformes, sacs d’école et autres effets mobiliers, a constaté la POHDH sur le site au lendemain de l’événement.
Les victimes affirment n’avoir reçu aucun avertissement des autorités: « On ne nous a rien dit. Je vis sous cette tente depuis 14 janvier 2010 avec mes deux enfants. Je n’aurais pas souhaité vivre dans cette situation. On ne nous traite pas comme des êtres humains. Est-ce le changement prôner par le Président ? », s’interroge une victime. On n’a pas les moyens nécessaires pour se procurer un endroit décent, voila la raison pour laquelle on est encore au Centre Sportif de Carrefour entrain de dormir à même le sol à la belle étoile, a-t-il poursuivi.
Toutefois, la Plateforme signale qu’au regard de l’article 19 de la constitution et des instruments internationaux de protection des Droits Humains signés et ratifiés par l’Etat Haïtien, ce procédé humiliant utilisé par les autorités du pays pour évacuer les victimes constitue une atteinte grave au droit à la vie des citoyens du Centre Sportif de Carrefour. Hormis, l’article 19 de la constitution de 1987, « l’article 22 postule que l’Etat Haïtien reconnait le droit de tout citoyen à un logent décent, à l’éducation, à l’alimentation et la sécurité sociale », a rappelé la Plateforme.
Face à cette situation inquiétante la POHDH fait des recommandations suivantes :
-Mettre un terme à cette pratique déshumanisante qui consiste à évincer de force les déplacés du 12 janvier qui se fait en dehors des normes de protection en matière des Droits Humains.
-Se pencher sur le dossier des expulsés du Centre Sportif de carrefour le plus vite que possible.
-Reloger les personnes victimes afin que les écoliers puissent reprendre le chemin de l’école et ainsi jouir de ce droit, garantit par la Constitution Haïtienne et la Convention des Nations Unies relatives aux Droits de l’enfant.
-Prendre des mesures concrètes pour reloger des autres familles susceptibles d’être victimes du même sort.
Dans cette note, la Plateforme profite pour de l’occasion pour attirer l’attention des parlementaires sur les pétitions des personnes vivant dans les camps d’hébergement et profite du même coup pour rappeler à la Police nationale d’Haïti que sa mission consiste à « protéger et servir »
Texte Enel Fleurantin