Haïti/Justice: L’agent exécutif intérimaire accusé…

Borgnes, unijambistes, victimes de graves traumatismes, ils étaient 5 à se présenter  à Vision 2000 hier vendredi. Boniface David, François Prenol, Jean Noel Raymond, Nissage Martyr, Ismé Juders, tous originaires de la commune de les Irois. Réfugiés à Port-au-Prince depuis tantôt 2 semaines, ces individus affirment être l’objet de persécution politique de la part de l’agent exécutif intérimaire de cette commune, Jean Morose Villiena. Tout a commencé le 27 juillet 2007 lorsque M. Villiena, Maire d’alors de la commune,  accompagné d’un groupe d’individus armés a fait irruption à la station de radio communautaire vision nouvelle. Ils ont tiré sur les personnes présentes et brisé tout sur leur passage.

Appréhendé puis écroué en 2008, Jean Morose Villiena allait, par la suite,  bénéficier d’une main levée du mandat d’écrou après un peu plus de 2 mois d’emprisonnement. A son élargissement, M. Villiena et ses sbires ont incendié plusieurs maisons en guise de représailles avant de se réfugier aux Etats Unis d’Amérique. Tant bien que mal, les opposants de M. Villiena ont pu vaquer librement à leurs occupations. Cependant, à la surprise générale, le gouvernement Martelly/Lamothe avait nommé puis installé, en Aout dernier, Morose Villiena comme agent exécutif intérimaire, rapportent les victimes. Elles pointent du doigt l’actuel ministre de l’intérieur Ronsard Saint Cyr et celui chargé des relations avec le parlement Ralph Théano dans cette affaire. Ralph Théano est également accusé d’avoir ouvert le feu sur une foule de manifestants qui protestaient contre la décision de l’exécutif.

Depuis le retour de l’ex-Maire, les victimes affirment être au pilori. L’une d’entre elles a été arrêtée de manière arbitraire alors que d’autres ont été pourchassées. Des mandats d’amener ont été décernés contre les opposants à l’ex-maire.  Une véritable chasse aux sorcières, à leur avis, dénonçant la complicité des autorités policières et judicaires de la Grand’ Anse.

En guise de mobilisation, les victimes réfugiées dans la capitale se proposent de faire le tour des médias. Ce, pour sensibiliser non seulement le gouvernement mais aussi et surtout les organisations nationales et internationales de défense des droits humains sur la situation. A noter que l’ancien édile Jean Morose Villiena, n’est pas le seul personnage dont la nomination à une fonction officielle a été contestée. Avant lui, Gaby Silencieux, accusé notamment d’avoir assassiné, en juin dernier le jeune Arnaud Jean Robert Saint- Amour, a été nommé puis installé, comme vice-délégué de l’arrondissement de Limbé.