Haïti/CEP-Installation-Contestation : Washington pose ses conditions

La cheffe de cabinet de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, Cheryl Mills,  accompagné de l’ambassadrice américaine dans le pays, Pamela Wright, s’est entretenue ce mardi, au Parlement, avec le président du Sénat et le vice-président de la chambre des députés.

La question des élections et de la formation du conseil électoral permanent a été très certainement évoquée, lors de cette rencontre, la deuxième en près d’un mois entre Madame Mills et les législateurs haïtiens

Madame Mills a renouvelé aux parlementaires le souhait des Etats-Unis de voir que les acteurs haïtiens concernés puissent trouver une entente pour organiser des élections crédibles, a rapporté le sénateur Dieusseul Simon Desras.

« Les Etats-Unis ne sont pas prêts à financer des élections contestées par avance », a également averti Cheryl Mills, a rapporté le président du Sénat.

Effectivement le député Faustin Poly, vice-président de la chambre basse, affirme que lui et le président du grand corps avaient profité de la rencontre pour faire part à la représentante de la cheffe de la diplomatie américaine et à l’ambassadrice Pamela Wright de la position des parlementaires sur le dossier du Conseil électoral permanent et l’incapacité du Parlement à désigner ses trois représentants à l’institution.

Le vice-président de la chambre des députés rejette toute forme de « pression de Washington sur le corps législatif », à travers cette rencontre.

Le deuxième sénateur du Nord Jean Charles Moise dénonce, lui, la visite, ce matin au Parlement, de la cheffe de cabinet de la secrétaire d’Etat américaine Hilary Clinton, Cheryl Mills et l’ambassadrice des Etats-Unis en Haïti Pamela White.

Il accuse ces officielles ainsi qu’une bonne partie de la communauté internationale d’exercer des pressions sur le président de l’Assemblée nationale pour le contraindre de  désigner les représentants du pouvoir législatif au CEP.

« Les choix ont été déjà faits, la communauté Internationale les cautionne », déplore le parlementaire appelant la population à une mobilisation générale.

Le député de Léogane, au sud d’Haïti, Danton Léger condamne également l’installation, ce mardi, des 6 membres du Conseil Electoral Permanent. Un CEP qu’il dit ne pas reconnaitre.

Le législateur affirme qu’il est pratiquement impossible pour le parlement de désigner ses 3 représentants au Conseil Electoral Permanent car, précise-t-il, les conditions ne sont pas réunies.

Dans la foulée l’ancien coordonnateur général de l’Organisation du Peuple en Lutte, Edgard Leblanc Fils, estime que les conditions dans lesquelles le Conseil électoral permanent a été constitué vont très certainement hypothéquer les prochaines élections.

Ce conseil, contesté dans tous ses aspects et dont les membres ont été choisis sur la base d’allégeance au pouvoir, ne va inspirer aucune confiance, indique Edgard Leblanc Fils.

Selon lui, l’exécutif peut toujours lancer le processus comme bon lui semble, mais sur le terrain il va confronter à beaucoup de difficultés et débouchera à coup sûr sur un lever de boucliers contre le pouvoir, croit savoir M. Leblanc.

Le dirigeant de l’OPL dit constater que le président Martelly dirige le pays dans le sens de la continuité, alors qu’il est arrivé au pouvoir sur la base du changement.

Me. André Michel abondant dans le même sens, appelle à la mobilisation contre les agissements du chef de l’Etat, croyant que le pays est entré de plein fouet dans la crise électorale alors que les élections ne sont même pas encore réalisées.

De l’avis du responsable du groupe 77, l’entêtement du président Martelly de constituer coûte que coûte le conseil électoral permanent sans tenir compte des préoccupations des principaux acteurs représente un danger pour la démocratie.

Me. Michel regrette que le président de la République ait choisi la voie de la confrontation au lieu de privilégier celle de la sagesse.

 

Image: http://www.haitilibre.com

3 pensées sur “Haïti/CEP-Installation-Contestation : Washington pose ses conditions

  • 22 août 2012 à 2:57 AM
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    Definitivement Haiti n’est plus un pays, mais plutot un endroit quelconque

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  • 22 août 2012 à 4:11 AM
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    Son Excellence, je pensais que vous aimiez la mere-patrie mais ces comportements jusqu-au-boutistes et qui vont a l’encontre des principes democratiques prouvent indubitablement que vous avez choisi la guerre. Il est encore temps de vous ressaissir en demandant au CSPJ de refaire le vote pour designer leurs representants au CEP. A noter que les trois qui ont prete serment aujourd’hui ne seront plus sur la liste des choix. Sauvons la presidence et surtout la nation

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  • 23 août 2012 à 12:46 PM
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    Haitien toujou kwè nan Tonton nwèl! Gadé kijan Dominikani ap avansé; pou nou se chans? non, se yon kesyon de chwa. Gadé kijan de dirijan yo mété nan tèt péyi yo? Yo pa mété ni yon Jn-Claude, ni yon Aristide, ni yon Préval, voir pou yo ta rivé bay péyi-yo yon « bandi légal » tankou sa-n gin jodia. Min nap di yo yon bagay, nou pap kwazé bwa nou, nou gin Bondié ak nou, nap rivé kwapé tout fo-demokrat, tout fo-pastè kap mété pep-la nan kouran dlo sal. L’éternel gin yon gwo plan pou Haiti! Wè pa wè, jou a ap rivé.

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