Haïti-Économie: Récente situation du coût du panier alimentaire des ménages haïtiens…
La Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA) a rendu public son dernier rapport sur la situation du coût du panier alimentaire des ménages haïtiens, selon lequel une hausse de 0,6 % est enregistrée au cours du mois de juillet 2012. En effet, de 844,10 gourdes en juin dernier, le prix du panier alimentaire des ménages haïtiens est passé à 849,90 gourdes pour le mois Juillet 2012.
Ce qui arrive c’est que les prix de certains produits alimentaires de base continuent d’augmenter dans l’économie haïtienne, ce qui provoque cette augmentation de 0.6% du coût panier alimentaire.
Le directeur de la CNSA, l’ingénieur Gary Mathieu, a confirmé que depuis la troisième semaine de juillet dernier, un accroissement significatif des prix de certains produits alimentaires tant étrangers que locaux est constaté sur les différents marchés départementaux. En effet, le prix du maïs importé a crû de 4 %. Cette tendance est aussi observée pour l’huile de cuisson, le riz local (5%) et le pois rouge (5%).
« La montée du prix de ces céréaliers risque d’entrainer à terme une augmentation de celui du riz, qui représente 32% du panier alimentaire», craignent les experts de la CNSA. Mais, pour l’instant, sur le marché local, le prix du riz importé a évolué encore, heureusement, à la baisse, soit de -2% en juillet. Cette tendance favorable résulte de la bonne production de riz au niveau mondial. En fait, l’Organisation des Nations-Unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) table, pour cette année, sur une hausse mondiale de la production de riz, avec 724,5 millions de tonnes.
Par contre, selon la Banque Mondiale, une envolée de prix de plusieurs autres céréaliers (tels que mais, soja et blé) est constatée sur les marchés internationaux. Mais, Haïti étant quasi autosuffisant en maïs, la flambée du prix de ce produit n’a pas affecté significativement le pouvoir d’achat des ménages. Il ne représente, en effet, que 0,01 % de l’ensemble des produits alimentaires importés (Chiffres de 2011). Toutefois, l’analyste et responsable de publication à la CNSA M. Reynold Saint-Val, a prévenu que la hausse du prix du maïs peut avoir des répercussions sur les produits dérivés à base de maïs tels que les matières premières agricole.
La sécheresse entraîne, dans le monde, des anticipations négatives chez les operateurs, susceptibles de faire gonfler les prix. « Au niveau local, des importateurs et commerçants réagissent déjà par rapport à ces informations défavorables : certains conservent leurs stocks de marchandises, d’autres anticipent la hausse de ces produits », a expliqué le directeur de la CNSA. Même, les grands pays producteurs de céréaliers (tels que l’Argentine, la Russie et les Etats-Unis) exportent peu, par crainte d’une pénurie sur leur propre marché.
Cependant, selon le numéro 1 de la CNSA, « Nous ne sommes pas encore en situation de nous alarmer». Néanmoins, il faut reconnaitre que la situation est loin d’être rose, par rapport aux récents développements économiques critiques dans le pays.
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Les problèmes agricoles et alimentaires de la population se discutent au plus haut niveau de l’administration Martelly et la question de la sécheresse reste également un sujet de préoccupation, comme l’a soulevé le premier ministre Laurent Lamothe le week-end dernier dans ses déclarations à la presse haïtienne.
Dans cette perspective, un plan d’urgence, évalué à 1 milliard de gourdes, est déjà mis en branle pour la préparation de la prochaine campagne agricole, a informé le ministère de l’Agriculture. Entre autre, le gouvernement est sur le point de privilégier une intervention de type Cash-for-work, a souligné le directeur de la CNSA, qui se montre très sceptique sur les retombées d’une telle intervention dans le moyen terme et le long terme. Quelque soit les fluctuations du prix des produits alimentaires, la seule option c’est toujours, en tout état de cause, un niveau de production agricole locale de toutes les denrées critiques dont a besoin le peuple haïtien pour sa survie alimentaire quotidienne. Ce niveau de production qu’on oublie tout le temps, n’est pas négociable.
Riphard Serent
Vision 2000