Japon – Économie: El Nino au Japon, risque d’une nouvelle crise alimentaire

L’agence météorologique japonaise a annoncé samedi dernier l’arrivée d’El Nino, phénomène climatique souvent lié à de fortes précipitations et à des épisodes de sécheresse, ajoutant aux craintes d’une nouvelle crise alimentaire comparable à celle de 2007-2008.

Les prix du maïs se sont envolés de plus de 60% ces deux derniers mois alors que les Etats-Unis sont en proie à l’une des pires sécheresses de ces cinquante dernières années. L’offre de soja s’est également réduite sous l’effet d’une sécheresse qui a frappé la production sud-américaine.

« Le risque que le phénomène El Nino se maintienne jusqu’à l’hiver est élevé », a précisé l’agence nipponne.

El Nino, qui se caractérise par un réchauffement des températures à la surface de l’océan Pacifique, se produit en général tous les quatre à douze ans et a des répercussions sur l’ensemble de la planète. Il peut provoquer une sécheresse susceptible d’affecter les cultures en Australie, en Afrique, en Asie du Sud-est ou en Inde.

Face au retour d’El Nino et à des épisodes de grave sécheresse dans certains pays, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a averti jeudi dernier que les restrictions à l’exportation, les barrières douanières et les politiques d’achats massifs pourraient mener à une crise alimentaire comparable à celle de 2008.

L’indice FAO des prix alimentaires, qui mesure la variation des cours internationaux d’un panier de denrées regroupant céréales, viandes, produits laitiers, huiles et sucre, a atteint 213 points en juillet contre 201 en juin, soit une hausse de 6%.

Jusqu’à présent, la plupart des gouvernements se sont abstenus d’agir sur les marchés. Le vice-Premier ministre russe a jugé la semaine dernière qu’il n’y avait pas matière à limiter les exportations de blé, comme le gouvernement l’avait fait en 2010. Il n’a cependant pas exclu la mise en place de barrières douanières à la fin de l’année.

Des signes de nervosité apparaissent néanmoins sur les marchés, avec des achats massifs prématurés. Les exportations de blé en provenance des États-Unis ont bondi la semaine dernière pour atteindre leur deuxième plus haut niveau en dix mois, du fait notamment d’achats du Mexique, deuxième importateur mondial.

Après avoir affiché une production de céréales en baisse de 12% le mois dernier, le département américain de l’Agriculture devrait annoncer une baisse de 15% dans le rapport mensuel qui devrait être publié vendredi dernier.

La dernière fois qu’El Nino a causé des dégâts importants remonte à 1998. A l’époque, il avait fait plus de 2.000 morts et ravagé les cultures, les infrastructures et les mines australiennes ainsi que d’autres parties d’Asie. Ces dégâts s’étaient chiffrés en milliards de dollars.

El Nino peut aussi provoquer des hivers plus chauds ou plus humides au Japon et dans certaines zones d’Amérique du Nord. L’autre inquiétude concerne son impact sur l’Inde, où les précipitations de la mousson ont été inférieures à la moyenne, menaçant la production de céréales et de légumineuses.

El Nino avait freiné le développement de la mousson il y a trois ans, provoquant un rebond des prix du sucre à un niveau jamais atteint en trente ans.

 

Recherche: Nadeige CAJUSTE

Image: http://actualite.portail.free.fr

 

Source: Reuters

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