Haïti/CEP-Formation : Les avis sont partagés quant à la désignation des 3 représentants du Parlement
La cheffe de cabinet de la Secrétaire d’Etat américaine, Cheryl Mills, s’est entretenue hier mardi, à Port-au-Prince, avec des sénateurs haïtiens dont le président du Sénat, Simon Dieuseul Desras, autour de la formation du conseil électoral permanent et l’organisation des prochaines élections en Haïti.
Cette rencontre a été l’occasion pour la représentante de l’administration Obama d’exhorter les sénateurs à remplir pleinement leur rôle dans la formation du prochain CEP permanent.
Madame Chery Mills aurait même demandé aux sénateurs présents à la réunion « s’ils étaient prêts à assumer leur responsabilité ou de bloquer le processus de mise en place de l’institution électorale une fois que les pouvoirs judiciaire et exécutif désigneraient leurs représentants », a-t-on rapporté.
Interrogé, ce mercredi, sur cette rencontre par Vision 2000, le numéro 1 du Sénat, Dieusseul Simon Desras, s’est refusé à tout commentaire.
Le sénateur Steeven Benoit, premier secrétaire du grand corps, a affirmé ce mercredi avoir proposé à plusieurs de ses collègues une réduction du quorum du grand corps, ce, en vue de permettre la désignation des trois membres du Parlement au Conseil électoral permanent.
Le sénateur Benoit qui s’impatiente de participer au choix des conseillers électoraux du pouvoir législatif encourage ses collègues sénateurs à valider sa proposition pour débloquer la situation.
Le premier sénateur de l’Ouest a par ailleurs souligné avoir suggéré, il y deux semaines, aux président et vice-président de l’Assemblée nationale de lancer un appel à candidature pour désigner les trois représentants du Parlement.
Le sénateur Jean Baptiste Bien-aimé, pour sa part, n’entend aucunement appuyer la proposition du sénateur Steeven Benoit concernant la réduction du quorum du Sénat. Cette même proposition a été faite par un groupe de députés.
Pour le premier sénateur du Nord-est, il s’agit d’une autre démarche de l’exécutif qui cherche à contrôler le prochain conseil électoral permanent.
Par ailleurs, le sénateur Jean Baptiste Bien-aimé, réagissant sur la rencontre entre la cheffe de cabinet de Hillary Clinton avec des sénateurs autour de la formation de l’organisme électorale, a dénoncé l’ingérence des Etats-Unis dans les affaires internes du pays.
L’ancien sénateur Gabriel Fortuné, de son coté s’est dit persuadé que les parlementaires vont parvenir à une formule pour désigner leurs trois représentants au prochain conseil électoral permanent. M. Fortuné semble n’avoir aucun doute que les règlements intérieurs du Parlement seront violés dans la cadre de ce processus.
Alors que le conseil électoral permanent n’est même pas encore constitué, l’ancien sénateur Gabriel Fortuné met en question sa capacité à organiser de bonnes élections.
Selon lui, le problème reste entier malgré la nouvelle formule proposée par la constitution amendée pour la mise en place de l’organisme électoral. Il prévient que tout le reste du mandat du président Martelly sera marqué par des crises électorales.
Le sénateur Wensceslas Lambert, quant à lui, souhaitant la mise en oeuvre très rapidement du conseil électoral permanent a également fait des propositions.
Le deuxième sénateur du sud-est suggère que la chambre des députés désigne deux des conseillers électoraux du Parlement et le sénat en choisira l’autre.
Concernant la rencontre de Cheryl Mills avec les sénateurs autour de la formation du CEP, le sénateur Wenceslass Lambert dit n’y accorder aucune importance.
Succès Estinvil