Haïti/Amendements constitutionnels : « Le seul gagnant dans cette affaire est la communauté internationale », déclare Jean William Jeanty

Le directeur exécutif de l’Initiative de la société civile affirme que « l’article 137 de la constitution amendée a été promulgué dans le Moniteur tel qu’il a été voté par les parlementaires, prenant ainsi le contre pied des controverses autour de la question ».

Le professeur Rosny Desroches indique par ailleurs que la phrase relative à la ratification du choix du Premier ministre par les deux chambres n’a même pas figuré dans la déclaration d’amendement.

« Il n’y a aucune possibilité de corriger cette omission », a dit le numéro un de l’ISC, membre de la commission qui était chargée de reconstituer les minutes de la séance du 9 mai.

Sur cette particularité de la constitution amendée, le député Jude Charles Faustin, pour sa part, a dit le contraire.

Il confirme que l’article 137 avait bien  fait l’objet de discussions, expliquant que la proposition d’amendement suggérait que la ratification du Premier ministre ait lieu en Assemblée nationale.

Cette proposition avait été rejetée par la majorité au profit de la version originale, exigeant que le choix du Premier ministre soit ratifié en chambre séparée.

« Même après la publication de l’amendement dans le journal officiel, les sénateurs qui s’y opposaient n’étendent lâcher du leste ».

« C’est ainsi qu’ils envisagent de poursuivre les consultations avec des secteurs organisés, politique et juridique, question de porter le chef de l’Etat à prendre conscience du tort qu’il a causé à la nation », a laissé entendre ce vendredi le sénateur Anick François Joseph, pour sa part.

Le premier sénateur de l’Artibonite, qui met en question les avantages offerts par cette réforme constitutionnelle très controversée, continue d’exiger la reprise totale de ce processus dans de meilleures conditions.

Le sénateur Jean William Jeanty estime, lui aussi, que le pays se dirige vers le chaos suite à la publication de l’amendement dans le Moniteur. Selon lui, le seul gagnant dans cette affaire est la communauté internationale qui va trouver assez d’alibis pour la prorogation de la présence de la Mission des nations unies dans le pays.

Le deuxième sénateur des Nippes dit regretter que les deux présidents du Parlement soient des principaux acteurs de cette décision alors qu’il avait averti celui du Sénat contre tout compromis sans avoir consulté l’Assemblée.

Selon le sénateur Jeanty qui croit que le Parlement a perdu tout contrôle sur l’Exécutif, la situation s’est aggravée et requiert aujourd’hui une solution politique impliquant tous les secteurs vitaux du pays.

Le député Jean Willbert Deshommes, de son coté, juge malheureux que les corrections n’aient pas été apportées aux points considérés comme litigieux dans le texte d’amendement. A son avis, les vrais responsables sont les deux présidents du Parlement.

« Le texte ayant été promulgué dans le Moniteur avec toutes ses scories, aucun changement ne pourra plus y être apporté », a acquiescé le député Jean Wilbert Deshommes, qui croit que le seul recours pour opérer de nouveaux changements dans la loi mère c’est d’attendre la fin de la 49e législature.

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