Haïti/Politique : Les Nations Unies prennent acte du renvoi de la première ministre Michèle Pierre-Louis
La motion de censure infligée, dans la nuit du 29 au 30 octobre 2009, au gouvernement de Michèle Duvivier Pierre-Louis intervient à un moment critique dans les efforts de stabilisation politique, économique et sociale du pays, estime la mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).
La mission onusienne, qui dit prendre acte de la décision du Sénat de destituer la première ministre et l’ensemble de son gouvernement, invite le président René Préval à adopter les mesures nécessaires pour former un gouvernement dans les meilleurs délais.
« Il est donc essentiel de procéder dans les meilleurs délais à l’installation d’un nouveau Premier Ministre et d’une nouvelle équipe gouvernementale, afin d’éviter tout risque de retour à une période d’instabilité qui pourrait compromettre les perspectives encourageantes apparues récemment dans le domaine des investissements et de la création d’emplois », écrit la MINUSTAH dans un communiqué.
Par ailleurs, la mission rend hommage au travail accompli par Michèle Pierre-Louis au cours des derniers mois pour permettre au pays de se remettre, dit-elle, des dégâts sans précédent causés par les ouragans de l’été 2008 et de préparer la relance de l’économie.
La MINUSTAH appelle tous les secteurs du pays à travailler dans un esprit de solidarité et de partenariat afin de « relever les nombreux défis et échéances auxquels le pays est confronté, et répondre aux besoins et aux aspirations du peuple haïtien. »
« Seule une telle approche permettra de consolider la stabilité, de profiter pleinement des opportunités réelles de progrès qui s’offrent aujourd’hui au pays, et de placer Haïti sur la voie du développement durable », estime la mission onusienne.
Dix-huit sénateurs ont destitué, aux premières heures du 30 octobre 2009, l’actuelle équipe gouvernementale lors d’une séance-marathon qui a duré plusieurs heures.
Ces parlementaires reprochent à Michèle Duvivier Pierre-Louis ses maigres réalisations à la tête du gouvernement et la mauvaise utilisation des 197 millions de dollars alloués dans le cadre d’un programme de fonds d’urgence aux ouragans de 2008 qui avaient dévasté plusieurs régions du pays.
Interpellée par des sénateurs du regroupement Lespwa (le bloc majoritaire au pouvoir), la première ministre ne s’était pas présentée à ces débats intenses et houleux ente des parlementaires partisans et opposés à l’interpellation. [dol/rv2000]