Pierre Espérance s’oppose à tout dialogue avec les groupes armés
Par Alix LAROCHE
Le Premier ministre, Dr Garry Conille n’écarte pas la possibilité d’ouvrir un espace de dialogue entre le gouvernement et les groupes armés qui sèment la terreur depuis tantôt quatre ans dans le pays. Le chef du gouvernement a fait cette déclaration en exclusivité à Radio France Internationale (RFI), récemment dans le cadre de son passage à l’étranger. Toutefois, cette idée du Premier ministre Conille, semble être très mal reçue par beaucoup de membres de la société civle, a constaté Haiti Press Network.
Le Premier ministre Garry Conille laisse la porte du dialogue avec les gangs ouverte, moyennant que ces derniers, dit-il, déposent les armes et reconnaissent l’autorité de l’État. C’est peut-être, à bien comprendre le Premier ministre, le respect de ces deux conditions par les groupes armés qui faciliterait ce dialogue.
Entre-temps, constatons-nous, au moment où le chef de la Primature énonce ce discours qui, apparemment ne plait pas aux membres de la population, notamment les victimes réelles de l’insécurité, les bandits continuent aisément de leur côté, de multiplier les exactions.
En témoignent, les actes en cascade posés par des bandits dans les communes de Gressier où l’on enregistre plus d’une vingtaine de morts. A la Croix-des-Bouquets, plusieurs bâtiments publics ont été incendiés, à l’Arcahaie, plus précisément dans la localité de Williamson, les bandits ont aussi mis le feu dans plusieurs maisons obligeant les propriétaires à plier bagage.
Pas question de dialoguer avec les groupes armés
Par ailleurs, intervenant sur les ondes de radio Caraïbes FM, ce jeudi 4 juillet 2024, Pierre Espérance du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), dit être opposé catégoriquement à un quelconque dialogue avec les groupes armés, tenant compte de tous les maux que les bandits ont fait subir à la population haïtienne.
« Comment demander aux gens d’accepter une situation aussi intenable ? Des gens qui ont été kidnappés et dépouillés de leurs biens, aux familles des personnes torturées et tuées, à plus de 600 mille personnes déplacées internes, obligées d’abandonner leur demeure, aux personnes qui, contre leur gré, ont pris la fuite à l’étranger en laissant derrière elles tout ce qu’elles ont construit pendant de longues années, à toute la population qui se voit complètement limitée dans sa liberté de circulation n’importe où dans la région métropolitaine de Port-au-Prince », s’est interrogé Pierre Espérance.
Le défenseur des droits humains a demandé au Premier ministre Garry Conille de mettre de côté cette question de dialogue envisagé avec les groupes armés. « Ils ont déjà fait trop de mal à la société », a conclu Pierre Espérance qui dénonce une certaine velléité de M. Conille de ne pas résoudre le problème de l’insécurité, en faisant une telle déclaration.
Source : HPN