Très timide rentrée des classes 2023
Il est 7h30 du matin ce lundi 11 septembre. La circulation est fluide dans certains grands axes routiers de Port-au-Prince. Les écoliers se font rares. Très rares pour ce premier jour de classe. La rentrée des classes n’est effective que dans certaines écoles privées. Sans affluence. À Delmas, à Tabarre, à Pétion-Ville et dans la capitale, la réalité reste la même. La majorité des écoliers étaient aux abonnés absents pour la réouverture. L’école congréganiste située à Lalue n’a pas fonctionné pour la même raison.
Plusieurs établissements scolaires visités par le journal sont confrontés à la même réalité. Leurs portes sont grandes ouvertes mais les activités d’apprentissage ne sont pas au rendez-vous à cause d’un manque d’effectif. Au cœur de la capitale, dans l’aire du Champ de Mars, l’environnement est serein aux environs de midi. Pas un seul écolier, vêtu en uniforme, n’a été rencontré sur notre chemin. Le collège Saint-Pierre, quant à lui, a manqué à l’appel, selon un agent sur place. La reprise n’a pas été effective dans cette institution prestigieuse qui a formé tant de générations.
Un peu plus bas à la rue du Centre, l’autre établissement scolaire de renom, le Nouveau Collège Bird, a fonctionné avec un effectif totalement réduit. Natacha Dorcé, directrice de l’institution, informe que l’institution qu’elle dirige a travaillé avec un effectif compris entre 15 et 20%. Le problème d’insécurité survenu à Carrefour-Feuilles où les résidents fuient leur quartier influe sur le fonctionnement normal de l’institution, si l’on en croit la responsable. « On est directement touchée par la situation à Carrefour-Feuilles. Certains parents ont été en province. Cette situation impacte négativement notre école », se plaint la directrice Natacha Dorcé, précisant que pour des questions de sécurité, les élèves présents n’ont pas porté l’uniforme.
La titulaire du Nouveau Collège Bird dit rester toutefois confiante. « On ne peut pas baisser les bras. C’est une vague assez forte mais ça va passer », croit la responsable. « Il n’y a pas de sortie de crise sans passer par l’éducation », sensibilise Natacha Dorcé.
Si certaines écoles n’ont pas pu fonctionner normalement pour le premier jour de classe, d’autres ont démarré l’année scolaire bien avant la date fixée par le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle. Quant aux lycées et écoles nationales de la capitale, la rentrée n’est pas effective. Certains sont occupés par les déplacés internes qui cherchent refuge depuis plusieurs semaines afin de fuir la terreur et la fureur des gangs.
Aux Cayes
Si les écoles congréganistes dans la ville des Cayes ont enregistré une affluence d’écoliers et d’écolières ce lundi 11 septembre, ce n’était pas le cas pour les écoles publiques et privées. Les écoles publiques ont certes ouvert officiellement leurs portes, mais les élèves ne se sont pas présentés. C’était le même constat pour les établissements scolaires privés. Outre les écoliers, les enseignants étaient aussi aux abonnés absents dans les écoles publiques. Selon le directeur départemental Sud de l’Education nationale, Sylvain Jean Désir, cela est dû à un retard de la réception de leurs chèques pour le mois d’août. Il dit espérer qu’à la fin de la semaine ce problème sera résolu.
Cap-Haïtien
Plusieurs parents au Cap-Haïtien ont accompagné leurs enfants le lundi 11 septembre 2023 pour la rentrée scolaire au Cap-Haïtien. Les écoles congréganistes et quelques écoles privées ont ouvert leurs portes pour accueillir les élèves. La police était présente pour garantir la sécurité de ces derniers.
Le directeur départemental Nord du ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, Maurice Firmin, a déclaré que la première journée d’ouverture des écoles s’était déroulée avec une certaine satisfaction.
Hinche
Dans le département du Centre, la cérémonie officielle de la rentrée des classes a eu lieu en la cathédrale Immaculée Conception de Hinche en présence du délégué départemental, des responsables départementaux d’éducation, de directeurs d’école et d’écoliers. Le directeur départemental du ministère de l’Éducation du Centre, Lyps Maître, a salué la grande mobilisation des acteurs pour la réussite de la première journée scolaire.
Miragoâne
Les activités scolaires ont repris dans le département des Nippes. Pour l’occasion, une messe traditionnelle a été célébrée en la cathédrale Saint-Jean Baptiste de Miragoâne. Ont pris part à cette messe le directeur départemental des Nippes du ministère de l’Éducation nationale, Jean Nelson Pierre, des centaines d’élèves issus de différents établissements scolaires de la commune et des responsables d’écoles. Le régisseur départemental de l’Éducation national s’est ensuite rendu au lycée des jeunes filles de Miragoâne pour procéder à la réouverture officielle des classes. Cependant, il est à noter que peu d’élèves ont été remarqués dans les rues de Miragoâne pour le premier jour de classe.
Port-de-Paix
La rentrée scolaire s’est effectuée au ralenti dans le chef-lieu du Nord-Ouest. Seulement quelques établissements scolaires du centre-ville de Port-de-Paix ont procédé à la réouverture des classes comme c’était le cas de l’institution Notre-Dame du Perpétuel Secours (NDPS) qui a accueilli les élèves du préscolaire jusqu’au nouveau secondaire. Dans plusieurs autres institutions scolaires comme les lycées, en lieu et place d’un fonctionnement normal, les élèves ont été invités plutôt à venir confirmer leur place pour la nouvelle année académique. Une forte mobilisation policière a été remarquée ce matin dans plusieurs rues de la cité de Capois-La-Mort.