Report sine die du dialogue entre les protagonistes, le pays continue de nager dans l’incertitude
Les discussions qui devront se poursuivre ce mardi 12 septembre, à la Nonciature apostolique sont reportées sine die en raison de l’absence au pays du Nonce apostolique. Le Premier ministre et son staff n’ont pas eu le temps de trouver un autre local pour organiser les logistiques et planifier la rencontre qui devrait se dérouler sous la médiation des éminentes personnalités de la CARICOM (EPC) par visioconférence.
Pour l’heure, les violences des gangs armés continuent de mettre le pays à genoux. À cause de cette crise sociopolitique, l’économie haïtienne est tombée dans une récession sans précédent, près de 4,6 millions de citoyens nécessitant une assistance humanitaire. Outre, les effets de la situation économique, vient s’ ajouter la polarisation politique qui affectent davantage l’intégrité et l’efficacité des institutions clefs, notamment la police nationale. L’ État perd le monopole de la violence légitime. Certaines zones de la région métropolitaine sont aujourd’hui contrôlées par des gangs armés mieux équipés que les forces de l’ordre. Selon les citoyens, l’instabilité politique et économique ne prendra fin que lorsque les dirigeants mettront de côté leurs divergences pour construire et soutenir les institutions de l’État.
Le groupe des personnalités éminentes (GPE) composé des anciens Premiers ministres Dr Kenny D. Anthony de Sainte-Lucie, Bruce Golding de la Jamaïque et Perry Christie des Bahamas, informe avoir été encouragé par les mesures positives prises lors des réunions précédentes avec les parties prenantes haïtiennes en Jamaïque en en juin et à Haïti en juillet et par le résultat des discussions informelles entre les parties prenantes qui ont eu lieu en août pour réduire les divergences comme l’avait recommandé le Groupe.
Le Groupe est retourné en Haïti le 4 septembre dernier pour une visite de cinq jours avec l’intention de s’appuyer sur cette plate-forme politique, aussi fragile soit-elle, afin de progresser dans la recherche d’une solution durable à l’impasse politique qui continue de perdurer. Le Groupe se dit déçu que le ton des discussions se soit durci et que les positions de certaines parties prenantes aient considérablement régressé, comme en témoignent les appels stridents à la démission du Premier ministre. Ces évolutions ont coïncidé avec la détérioration alarmante de la situation sécuritaire à Port-au-Prince en août et l’aggravation de la crise humanitaire dans le pays.
Dans cet environnement politique dégradé, le début convenu de réunions de médiation intensive avec des groupes réduits de participants a été retardé par la fixation des conditions et le non-respect des limites convenues sur le nombre de personnes devant assister à une nouvelle phase de médiation intensive. Après des discussions intensives, dont celle qui a réuni le Premier ministre Henry, les représentants de l’Accord du 21 décembre, de la Déclaration commune de Kingston et de la société civile, un accord a été conclu sur les modalités du début des réunions de médiation intensives le 12 septembre. Cette phase des négociations devra faciliter dans un premier temps par l’EPG par vidéoconférence, puis en personne par l’EPG si les parties prenantes le demandent. L’EPG espère qu’avec de la détermination, de la bonne volonté et la reconnaissance du fait que les intérêts du peuple haïtien doivent être la préoccupation primordiale de toutes les parties prenantes, une solution pourra être trouvée pour remettre Haïti sur la voie du constitutionnalisme et de la démocratie.
Source: HPN