La Police nationale d’Haïti encourage les citoyens victimes d’abus policiers à porter plainte

La Police nationale d’Haïti (Pnh) invite les citoyennes et citoyens, témoins ou victimes de brutalités et d’abus de pouvoir de la part de ses agentes et agents, à porter plainte, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

De nombreuses dénonciations ont été faites par des citoyennes et citoyens, à travers les réseaux sociaux et les différents médias, en lien avec ces cas précités. Sont également fustigés d’autres comportements scandaleux et l’utilisation inappropriée du matériel de l’institution, notamment par l’usage rémunéré de véhicules blindés pour le transport de personnes et l’accompagnement de cargaisons de marchandises, reconnait la Pnh.

Cet appel de la Pnh fait également suite à une correspondance adressée, en décembre 2022, à l’Inspecteur général en chef de la Police nationale d’Haïti (IgPnh), Fritz Saint-Fort, de la part du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) dénonçant des agents de la Pnh qui réclameraient entre 2,500.00 gourdes et 1,000.00 dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = + 160.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.70 gourdes aujourd’hui) comme paiement pour escorter, à l’aide de blindés de la dite institution, des citoyennes et citoyens ainsi que des convois dans certaines zones jugées dangereuses.

« Le droit de monter à bord du blindé s’achète (entre) deux mille cinq cents (2,500.00) gourdes au moins à cinq cents (500.00) dollars américains. Cette variation de prix repose sur le statut de la personne, qui achète le service, du simple citoyen-ne à l’entrepreneur-euse », signale la lettre du Rnndh à l’IgPnh.

Les blindés seraient également utilisés pour protéger des convois à des prix, variant de 2,500.00 gourdes jusqu’à mille dollars américains, a révélé le Rnddh, soulignant combien de tels actes « dénotent d’un niveau jamais atteint d’irrespect envers le code déontologique et les règlements généraux de l’institution policière ».

Des enquêtes ont été diligentées « afin de vérifier les faits, d’identifier les auteurs, qui seront poursuivis et subiront toute la rigueur » de ses lois et règlements, a annoncé la Pnh, fin décembre 2022.

De telles pratiques sont contraires aux règlements, à l’éthique et à la déontologie policière, admet le haut commandement de la Pnh, qui declare renouveler sa détermination « à poursuivre les efforts d’assainissement de toutes ses unités, dans le but de maintenir l’intégrité indispensable à la promotion d’une police professionnelle, républicaine et respectueuse des droits humains ».

Entre-temps, face à la multiplication des actes de criminalité, dont le kidnapping, dans le pays, particulièrement dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, l’institution policière continue d’effectuer des opérations, qui ont été couronnées de succès, le weekend écoulé.

Le mercredi 18 janvier 2023, un ancien policier national et présumé chef de gang, Alex Amstrong Dumorné, a été tué par balle, dans des échanges de tirs avec une patrouille policière dans la commune de Pétionville (périphérie est de la capitale, Port-au-Prince).

Dumorné serait impliqué dans de nombreux cas d’enlèvement, d’assassinats et association de malfaiteurs, selon la Police nationale.

Par ailleurs, les nommés Odelson Dossous et Chrisnel Réus ont été appréhendés, lors d’un contrôle de routine, effectué dans la nuit du mercredi 18 janvier 2023, au niveau de la route de l’aviation de Jacmel (Sud-Est), pour détention d’arme illégale.

Les nommés Spencer Vigile, Normil Joseph et Asnel Simon, qui avaient en leur possession un fusil d’assaut, un pistolet et des minutions, ont été arrêtés également, le même jour, à Petite Rivière de l’Artibonite (Nord).

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