Retour de l’École nationale d’application et celle de la République du Pérou à Martissant

Dans le souci d’accompagner les communautés pour la reprise des activités scolaires dans les zones difficiles affectées par la violence des groupes armés, le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), continue d’étendre cette idée et de donner le ton dans diverses zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince fragilisées par l’insécurité.


Après le lycée de La Saline, le lycée et l’École nationale de Cité Soleil, le lycée Pierre Eustache Daniel Fignolé (Delmas) où les élèves avaient repris les travaux en classe dans leurs locaux habituels, après avoir fui ces espaces pour des actes de violence qui affectaient ces établissements scolaires et de bien d’autres, c’est au tour de Martissant, cette zone fragile contrôlée malheureusement par des groupes armés illégaux violents et sans foi ni loi. Une autre petite victoire éducative luit encore dans la République après celle de La Saline, de Cité Soleil entre autres.

Ils étaient 350 élèves (filles et garçons) de l’École nationale d’application de Martissant (ENAM), qui ont fait, ce lundi 23 mai 2022, leur grand retour dans leurs locaux, situés à proximité de l’église catholique Sainte-Bernadette.

Faute des actes de violence des groupes armés rivaux qui s’affrontent aveuglement et des attaques répétées sur les riverains et d’autres personnes fréquentant Martissant, cette école était obligée de fonctionner pendant environ huit (8) mois dans les locaux de l’école nationale Fortuna Guéry qui se trouve dans le voisinage du Théâtre national au Bicentenaire.

Le directeur départemental d’éducation de l’Ouest (DDE-O), France Étienne Louisseul qui présidait la cérémonie marquant le retour des élèves et des enseignants sur le site de leur établissement, a donné la garantie que le MENFP va continuer, en commun accord avec les communautés, de travailler pour accompagner la reprise des exercices enseignement/apprentissage dans les zones difficiles, où jusqu\’à présent les détonations n’arrêtent malheureusement pas de résonner, selon les témoignages des résidents.

« Nous sommes très contents de voir élèves, enseignants et membres du personnel administratif de l’ENAM réunis de nouveau dans leur local, grâce au dévouement et la volonté de la communauté. Le MENFP est toujours prêt à vous accompagner en ce sens », a déclaré France Etienne Louisseul.

Il souhaite que cet établissement donne, pour les quatre semaines restant de l’année académique 2021-2022, le ton afin que beaucoup d’autres écoles de la zone puissent suivre ce même exemple pour l’exercice 2022-2023.

De son côté, le directeur de cet établissement, Claude Pierre Manneville a remercié tous les parents qui se sont mis d’accord pour préparer le retour à cette école dans un environnement propre et bien embelli.

Toutefois, M. Manneville estime qu’il reste encore beaucoup à faire. Aussi continue-t-il de miser sur les accompagnements du ministère afin de parvenir à satisfaire quelques besoins importants de l’ENAM.

On pouvait lire en effet le contentement, la joie, le bonheur, l’émotion mais en même temps l’anxiété et l’angoisse sur le visage des apprenants aussi bien que des parents et des membres de la communauté qui se trouvaient sur place. Ces derniers souhaitent que le MENFP fasse encore d’autres efforts pour faire des écoles de cette zone de vrais temples du savoir.

Parallèlement, à deux pas de l’École nationale d’application de Martissant (ENAM), fonctionne l’École nationale République du Pérou qui, elle aussi, avait été contrainte de fermer ses portes depuis environ 11 mois. Mais le ton de la reprise des activités scolaires au sein de cet établissement avait été donné le 18 mai dernier, lors de la célébration du 219e anniversaire du drapeau national, où plusieurs centaines d’élèves et de parents étaient réunis pour exprimer leur ras-le-bol par rapport à la situation d’insécurité qui tue la vie dans le quartier de Martissant.

Le directeur départemental d’éducation de l’Ouest, France Étienne Louisseul a, là encore, tenu à saluer le dévouement de la communauté qui embrassait cette initiative.

Quant à la directrice de cet établissement, Dorothie Nordéus, elle n’a pas eu de mots pour remercier le MENFP, notamment le dynamisme et la volonté manifeste du ministre Nesmy Manigat de se battre pour faire retourner la vie scolaire dans ces communautés sensibles et difficiles. Elle souhaite que le ministère continue d’accompagner les élèves, lesquels éprouvent, juge-t-elle, de grands besoins en support social et psychologique.

Les inscriptions, remarque-t-on, ont débuté depuis samedi 21 mai à l’École nationale République du Pérou pour l’année académique 2022-2023.

Notons que cette cérémonie a été marquée également par la distribution de kits scolaires et d’un repas.

Par ailleurs, les activités scolaires ont repris aussi timidement en Plaine du Cul-de-Sac, notamment du côté de Lillavois où récemment la guerre entre des groupes de gangs avait contraint la paralysie de toutes les activités, y compris l’école. Le titulaire du MENFP, Nesmy Manigat l’avait annoncé lui-même lors d’une intervention sur les ondes d’une station de radio de la capitale.

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