L’école J.B Damier à genoux …
L’école J.B. Damier continue d’accueillir ses étudiants sous des vieux hangars délabrés dont les tôles sont trouées. L’environnement sécuritaire, le manque d’équipements, l’insouciance de l’État, relègue cette vieille école professionnelle au second rang. L’effectif a été considérablement réduit, passant de 400 étudiants à chaque nouvelle année académique à 450 étudiants pour toutes les options et les sessions.
Francky Francœur, formateur travaux du bois, hissé à la commission de trois membres chargée de résoudre la crise, décrit le mal-être que traverse l’école professionnelle technique J.B Damier. Selon M. Francœur, la formation technique à J.B. Damier se donne au rabais aux étudiants.
« On fonctionne avec les moyens du bord. Nous sommes des laissés-pour-compte. On fait beaucoup avec peu de moyens pour faciliter la transmission du savoir aux jeunes », a fait remarquer M. Francoeur, qui se plaint que l’autre vrai problème de cette école à l’instar de la chaleur des hangars, c’est l’usage de matériel et d’outils datant de plusieurs décennies qui sont devenus désuets par rapport au progrès technologique.
« J.B Damier ne reste grand que dans l’esprit des gens. Les contributions des étudiants sous forme de frais annuels ne nous permettent pas de faire l’acquisition d’équipements. Les frais d’un étudiant ne dépassent pas 7 500 gourdes pour l’année académique. Sans frais de fonctionnement de l’État, la tâche se révèle compliquée pour notre école », se lamente un responsable de J.B Damier. « D’autres écoles professionnelles sont dotées de matériel récent. On sait que l’État donne des subventions à des écoles privées et professionnelles et nous traite en parents pauvres », a déploré plus loin M. Francoeur.
« On ne manque pas de compétences mais on est dépourvu de tout. Pourtant, des tierces personnes sollicitent nos services. Pour les séances pratiques, on a dû contribuer pour acheter de l’essence en vue de faire fonctionner le générateur aujourd’hui », a-t-il fait savoir, soulignant que la commission se sent obligée d’arrêter la vacation vespérale qui rapportait un peu plus à J.B. Damier en termes de frais par étudiant.
Pour joindre les deux bouts, dans le sillage de la célébration du centenaire de J.B Damier, Francky Francœur entend organiser une journée portes ouvertes. Un moyen désespéré, a-t-il souligné, pour montrer l’état actuel de l’école professionnelle afin de réveiller la conscience des décideurs et notamment appeler les anciens de J.B. Damier à l’aide.
«N’importe que le moment est difficile, il faut orienter les jeunes vers les écoles professionnelles. Nous sommes ouverts à recevoir des dons en matériel pour faire fonctionner nos ateliers. L’école professionnelle représente un secteur clé pour diminuer le chômage qui gangrène le pays. Ce secteur peut générer de la richesse. Il faut une adéquation entre écoles professionnelles et le secteur patronal », a-t-il plaidé avant de suggérer aux autorités d’investir dans la formation professionnelle pour donner de l’espoir à nos jeunes qui fuient le pays par milliers.
J.B Damier, qui continue de galérer, sans le soutien de l’Institut national de la formation professionnelle, offre plusieurs filières de formation, dont la boiserie, la haute couture, l’électricité industrielle, la plomberie, la construction métallique, la mécanique générale et auto-diesel, la construction bâtiment.
Source: Le Nouveliste