Des performances très mauvaises pour l’Agriculture en 2021, en dépit des opportunités
Comme les données de l’Institut Haïtien de Statistiques et d’Informatique (IHSI) l’ont indiqué, le secteur agricole a terminé l’année 2021 sur des notes très négatives, alors que ce secteur représente presque la moitié de la main d’œuvre haïtienne et il constitue aussi une part non-négligeable dans la quantité de richesse créée dans le pays, soit 18% du PIB, en comparant cette part dans d’autres pays comme la République Dominicaine qui ne dépasse pas 5%.
Cette mauvaise performance d’environ -4% du secteur agricole en 2021 a été constatée dans un contexte où il y avait quand même des opportunités et des efforts qui étaient consentis, en vue de promouvoir des avancées dans le secteur, au-delà des chocs à la fois internes et externes que subissait l’économie haïtienne.
En parlant d’opportunités et des efforts en faveur du secteur agricole, il convient de souligner, entre autres, les programmes incitatifs de la banque centrale qui priorisent le secteur agricole parmi les secteurs productifs ciblés dans ce programme et qui avaient du mal à atterrir en attirant des investissements dans ce contexte de crise socio-politique des plus insupportable en 2021, notamment l’insécurité qui semble se prolonger en 2022. Il y a aussi le Cadre National du Financement Agricole (le CNFA), un projet conjoint Ambassade de Suisse-BRH qui accompagne près d’une cinquantaine d’entrepreneurs évoluant dans le secteur agricole. De plus, on ne saurait oublier le Fonds BRH pour la Recherche et le Développement qui avait ciblé l’agriculture parmi les domaines prioritaires dans les deux dernières sessions de soumission de projets de recherche pour financement, et on peut profiter pour souligner qu’il y a un grand projet de recherche de l’Université Quisqueya dans l’agriculture qui est en train d’être financé par ce Fonds à hauteur de plusieurs millions de gourdes.
Donc, les contre-performances du secteur agricole en 2021 ont été enregistré en dépit de ces opportunités et efforts, mais les aléas socio-politiques ont été plus forts ; l’absence des investissements publics dans ce secteur ; les conditions climatiques et environnementales n’avaient pas non plus joué en faveur d’une croissance positive du secteur.
Les perspectives pour 2022 pour l’agriculture dépendront non seulement de l’évolution du contexte socio-politique, mais aussi des choix qui vont être fait dans le prochain budget de l’exercice 2021-2022 qui se fait encore attendre.
Riphard Serent, MPA
Economiste