Graves conséquences de la criminalité sur les activités des compagnies pétrolières et de l’Edh, alertent ces institutions
L’Association des professionnels du pétrole (Appe) alerte sur la situation de criminalité, qui compromet le chargement, dans les terminaux pétroliers, des camions devant approvisionner les stations de distribution de produits petroliers, dans une correspondance adressée au titulaire de facto du Ministere de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Rockefeller Vincent, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.
L’Appe appelle les autorités étatiques à garantir le libre accès aux terminaux pétroliers.
Le terminal de Martissant, dans la périphérie sud de Port-au-Prince, est fermé depuis le 5 juillet 2021, quand des gangsters ont tiré sur le navire de propane, lors du déchargement d’une cargaison, rappelle l’Appe.
Le terminal de Thor (au sud de la capitale, Port-au-Prince) est en rupture de stock de produits pétroliers à répétition, car tous ses clients viennent y charger leurs camions, lorsqu’ils ne peuvent plus accéder au terminal de Varreux (au nord de la capitale) ou lorsque les files d’attente y sont trop longues.
De plus, le terminal de Varreux est inaccessible depuis le premier septembre 2021, car les gangsters bloquent les accès routiers.
Le blocage du terminal de Martissant contribue à engorger le terminal de Varreux, qui assure le stockage pour toutes les compagnies pétrolières présentes sur le marché, signale l’Appe.
Les capacités de stockage du terminal de Varreux représentent environ 70 pour-cent de la capacité totale de stockage en produits pétroliers du pays.
Cette situation pénalise les compagnies pétrolières, leurs clientes et clients, et le pays, déplore l’Appe, soulignant combien les ruptures de stocks entravent l’ensemble de l’activité économique.
« Ces ruptures de stocks créent des situations de tensions extrêmes, aussi bien dans les terminaux pétroliers, où les chauffeurs de camions se livrent à toutes pressions pour être chargés avant les autres, que dans les stations-services, dans lesquelles éclatent régulièrement des bagarres entre clientes et clients, qui attendent pendant des heures avant d’être servis ».
Cette situation met en danger aussi bien le personnel des stations que les équipements des stations-services, qui sont fréquemment vandalisées, regrette l’Appe.
« Les compagnies pétrolières et les compagnies opérant dans les terminaux travaillent dans des conditions de sécurité très dégradées et sont à la limite de ce qu’elles peuvent faire, pour assurer la sécurité de leurs personnels, de leurs installations et pour continuer de ravitailler leurs clientes et clients, et permettre ainsi le fonctionnement de l’économie du pays ».
L’Électricité d’Haïti (Ed’h) déplore égaleent les difficultés, auxquelles elle fait face, pour alimenter en carburant ses différentes centrales, situées dans la zone métropolitaine et dans les villes de province.
« Cette malheureuse situation, due au climat d’insécurité quasi-permanente, observé dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince ces derniers mois, provoque une baisse accrue de la production électrique ».
En dépit de l’annonce de l’arrivée, le lundi 6 septembre 2021, d’un nouveau bateau de 250,000 barils de gazoline à Port-au-Prince pour stabiliser le marché, la rareté de produits pétroliers persiste, presque chaque semaine, depuis plusieurs mois en Haïti.
Un autre bateau de 250,000 gallons de diesel devrait arriver à Port-au-Prince entre les samedi 11 et lundi 13 septembre 2021.
« Le marché est stable et il n’y a pas lieu pour la population et les usageres et usagers de s’inquiéter », a tenté d’assurer le Bureau de monétisation des programmes d’aide au développement (Bmpad), dans une note en date du 7 septembre 2021.