76% d’Haïtiens refuseraient de prendre le vaccin s’il était disponible

Le groupe « Safitek Research » a réalisé sa deuxième enquête sur la pandémie de Covid-19 en Haïti. À un moment où la vaccination contre la Covid-19 alimente les débats, 76% d’Haïtiens déclarent qu’ils refuseraient de se faire vacciner si le vaccin contre la Covid-19 était disponible en Haïti.

 

Le « Saftek Research » est un fournisseur de services de recherche et d’analyse utilisant des méthodes statistiques avancées et les outils les plus récents dans le domaine de la science des données. Pour sa deuxième enquête sur la pandémie de Covid-19 en Haïti réalisée entre le 5 et le 19 avril 2021, ils se sont intéressés à l’épineuse question de la vaccination.

Conscient qu’il faut anticiper et préparer la campagne de vaccination en essayant d’identifer et de comprendre les obstacles potentiels qui pourraient entraver la tenue d’une campagne publique de vaccination en Haïti, le Safitek Research a mené cette enquête afin de déterminer le degré d’acceptation de la population haïtienne par rapport au vaccin et de le comparer à celui des populations avoisinantes.

« 76% des répondants ont déclaré ne pas vouloir prendre un vaccin contre la Covid-19 s’il était à leur portée, comparés à 9% seulement qui accepteraient de le prendre sans contrainte», a révélé cette enquête menée sur un échantillon final de 561 répondants âgés de 15 ans au moins avec un profil socio-démographique assez représentatif de la population haïtienne.

« 9% des répondants ont répondu oui au vaccin anti-Covid-19, tandis que 11% se disent prêts à le prendre dépendamment de son origine et de qui l’administre.» Toujours selon cette enquête, « les femmes semblent être plus catégoriques que les hommes dans leur refus.»

En effet, 80% des femmes contre 72% des hommes ont affirmé ne pas vouloir prendre le vaccin. Seulement 16% des femmes accepteraient de le prendre. Toutefois la moitié d’entre elles, soit 8%, poserait certaines conditions. Du côté des hommes, le quart accepterait de le prendre, incluant 14% sous certaines conditions.

Les résultats de cette enquête ont conclu que l’âge n’a aucune influence sur le degré d’acceptation du vaccin anti-Covid-19. Tel n’est pas le cas du niveau de scolarisation. Fait surprenant: « ceux qui ont un niveau d’éducation dépassant le secondaire sont beaucoup plus réticents à prendre le vaccin que ceux ayant atteint tout au plus le secondaire.»

17% seulement de ceux qui ont un niveau d’éducation au-dessus du secondaire ont affirmé qu’ils prendraient le vaccin contre 22% de ceux qui n’ont pas dépassé le secondaire. « A noter que dans beaucoup d’autres pays de la région, selon les investigations de Safitek Research, le taux d’acceptation de la vaccination est généralement plus élevé chez ceux qui ont un plus haut niveau d’éducation.»

Pour les religieux, la situation est partagée. D’un côté, les protestants sont de loin les moins probables à accepter de le prendre sans poser de condition (6% contre 14% chez les catholiques et 10 % chez les autres). De l’autre côté, les catholiques, de leur côté, sont les moins réticents par rapport au vaccin.

« 70% des catholiques refuseraient de prendre les vaccins versus 79% pour les protestants et 77% chez tous les autres répondants (vaudouisant, musulman, non-affilié, non-religieux, franc-maçon).»

Selon cette enquête menée en avril 2021, 99% des répondants connaissent l’existence de la pandémie, mais 63 ignorent l’existence d’un vaccin. En ce qui a trait au taux d’acceptation du vaccin contre la Covid-19, indépendamment de sa nature et de son lieu de provenance, Haïti occupe le bas de l’échelle des pays considérés dans la région.

Des pays comme la Bolivie, le Canada, le Brésil, le Honduras et le Guatemala ont enregistré un taux d’acceptation de 60% et plus. Plus près d’Haïti qui a un taux d’acceptation de 21%, ce sont la Jamaïque (28%) et les États-Unis d’Amérique (52%).

Les résultats de cette enquête réalisée par le Safitek Research, en attendant le document d’abondance pour mieux apprécier la méthodologie, peuvent aider dans les campagnes de sensibilisation en faveur du vaccin contre la Covid-19 dans un pays où les centres hospitaliers semblent de plus en plus dépassés par les événements.

 

 

 

Source: Le nouveliste

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