La République dominicaine clôture Haïti
Selon le Listin Diario, quotidien dominicain, les travaux de construction des premiers kilomètres de clôture à la frontière avec Haïti ont commencé bien avant que le président Luis Abinader n’annonce son intention d’ériger une clôture le long de toute la ligne de démarcation entre les deux pays pour freiner l’immigration et la contrebande.
Les sections construites sont situées aux points de passage frontaliers de Jimaní et Elías Piña, les deuxième et troisième plus importants entre les deux pays. « Les travaux sont toujours en cours », a fait savoir le général Santo Domingo Guerrero Clase, directeur des plans et des opérations de l’État-major.
« La construction a été réalisée par l’armée dominicaine avec discrétion, sans annonces majeures de la part des autorités dominicaines, qui cherchent à contrôler l’immigration irrégulière, en plus de freiner la contrebande, le trafic d’armes et de drogue, ainsi que le vol de véhicules et de bétail », rapporte le Listin Diario informant que la plus longue section de la clôture commence sur les rives du lac Azuei et serpente à travers les collines arides qui bordent la ville dominicaine de Jimaní, la plus proche du poste frontière situé sur l’autoroute qui relie Santo Domingo à Port-au-Prince.
Le journal dominicain dit constater des marques de rouille dans certaines sections de la clôture en raison de l’humidité du lac. Cette clôture est gardée à toute heure par les soldats du Corps spécialisé de sécurité à la frontière (Cesfront).
Le général José Manuel Durán, commandant de Cesfront, a expliqué à la presse que la clôture ne couvrira pas les 380 kilomètres de la frontière, car elle ne sera pas nécessaire dans les zones montagneuses, et ne sera installée que dans des lieux névralgiques, qui sont actuellement considérés comme vulnérables.
Pedernales, le poste frontière le plus au sud et le moins fréquenté des quatre postes officiels, devrait probablement être la prochaine étape pour la construction de cette clôture, ont laissé entendre des sources militaires dominicaines.
A l’heure actuelle, les autorités haïtiennes n’ont pas encore réagi. Un officiel de haut rang du gouvernement, contacté tard dans la soirée par la rédaction pour un commentaire, a fait part de son souhait de réagir ultérieurement une fois qu’il disposera de tous les éléments d’information à ce propos.
Avant d’annoncer la construction, le gouvernement dominicain a informé le gouvernement haïtien de ses plans, bien que la construction se déroule entièrement à travers le territoire dominicain, à environ quatre mètres des bornes frontières, souligne le Listin Diario.
En annonçant en février dernier, la construction de cette clôture le long de la frontière haïtiano-dominicaine, accompagnée de systèmes technologiques, tels que des caméras de reconnaissance faciale, des capteurs de mouvement et des infrarouges, le président Abinader a communiqué sa volonté de mettre fin à l’immigration irrégulière, au trafic de drogue, à la contrebande et au vol de véhicules et de bétail d’ici deux ans.