Rapatriement d’un groupe de voyageurs clandestins au Cap-Haïtien
Les autorités haïtiennes et caïques ont établi, ce dimanche 5 avril 2020, un pont aérien entre Cap-Haïtien et Providentiales (Tuks-and-Caicos) afin de rapatrier un groupe de 180 compatriotes interceptés en début de semaine dans les eaux territoriales de cet archipel britannique.
Selon le directeur régional de l’Office national pour la Migration (ONM), Kerwing Augustin, ces réfugiés font partie d’un groupe de 200 voyageurs clandestins qui ont été interceptés lundi dernier par les autorités de Turks-and-Caicos.
Les rapatriés ont été transférés, à leur descente d’avion, dans un lieu gardé secret par les autorités locales qui craignent d’éventuelles représailles de la population, après le refus de plusieurs hôtels de la ville de leur louer des chambres.
« Ils vont être mis en quarantaine durant 14 jours », a révélé le Dr Erntz Robert Jasmin, directeur départemental Nord du ministère de la Santé publique.
La représentation régionale de l’Office national pour la Migration chargée de la prise en charge des réfugiés n’a pas été à la hauteur de cette responsabilité, faute de moyens, raconte un concerné.
Quelques heures après leur arrivée, la plupart des rapatriés ont librement laissé les lieux de quarantaine où aucune présence policière n’avait été remarquée.
Bon nombre d’entre eux étaient remarqués pieds ou torses nus à travers les rues du Cap-Haïtien.
Jusqu’au début de la soirée, un petit groupe de rapatriés se trouvait au local situé en banlieue, sans nourriture, sans eau potable, sans toilettes.
Une source diplomatique à Providentiales a indiqué au journal que plusieurs navires de fortune ont transporté des voyageurs clandestins ces derniers jours dans la capitale économique de cet archipel très convoité par les Haïtiens fuyant leur terre natale.
Sur place, les Haïtiens résidant à Turks-and-Caicos sont stigmatisés et traumatisés par les critiques acerbes des natifs et des autorités de l’archipel, rapporte notre source.
« Ils sont humiliés et rabaissés par devant les moqueries et les injures des habitants de l’archipel. »
Selon les informations, la plupart des embarcations proviennent de la côte nord d’Haïti, notamment du Borgne et du Cap-Haïtien.
Source: Le Nouveliste