Tentative de ravitaillement, le 5 novembre 2019, mais…
Pendant que des quartiers ont encore des barricades de pneus usagés enflammés, d’autres quartiers présentent l’aspect d’un calme apparent, ce mardi 5 novembre 2019, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, observe l’agence en ligne AlterPresse.
En réalité, beaucoup d’habitantes et d’habitants à Port-au-Prince tentent de se ravitailler, en profitant d’une « ouverture timide »…, dans le cadre des manifestations antigouvernementales.
Des amoncellements d’immondices, de débris et d’objets divers sont toujours éparpillés dans diverses rues, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, notamment sur la route de Delmas, où les barricades, renforcées par les protestataires, ont été enlevées, le lundi 4 novembre 2019, par des services du gouvernement démissionnaire.
Dans la matinée de ce mardi 5 novembre 2019, la circulation automobile, notamment des véhicules de transports en commun, tendait à être reprise, dans divers endroits, comme à Delmas, transformée, ces dernières semaines, en espace de résiatance.
Contrairement à la veille, quand cette activité était paralysée, des véhicules de transports en commun ont commencé à assurer, dans une apparence de « normaité », les trajets Portail Léogane/Delmas ou Delmas / Portail Léogane, en passant par l’avenue Martin Luther King, plus connue sous le nom de « Nazon ».
Plusieurs entreprises commerciales, dont les portes demeuraient fermées, dans le contexte de mobilisations antigouvernementales, fonctionnenent timidement.
Des succursales de banques commerciales ont ouvert leurs portes, pour desservir les clients et clients.
Le commerce informel, qui a été aussi perturbé, depuis 8 semaines, chercherait à s’activer.
Mais, au nord-est de Port-au-Prince, comme à Tabarre, la situation reste toujours compliquée.
Au centre-ville de Port-au-Prince, dans la zone connue sous le nom de Bel Air, des rafales d’armes sporadiques crépitent encore, comme durant les jours précédents.
Dans plusieurs quartiers du centre-ville de Port-au-Prince, aux premiers jours de ce mois de novembre 2019, un nombre indéterminé de personnes auraient été blessées par balles, dont la provenance n’est pas encore déterminée jusque-là.
Au nord de la capitale, au Carrefour dénommé « Shada » (du nom de l’ancienne Société haïtiano-américaine de développement agricole), dans la zone de l’intersection des routes nationales No. 1 et 3, des affrontements auraient opposé des groupes armés.
Toujours au nord de Port-au-Prince, sur une partie de la route nationale No. 1, et au nord-est de de la capitale, sur une partie de la route nationale No. 3, il y a des barricades de pneus usagés enflammés, rapportent des témoins, qui font également état de jets de pierres, lancées par des protestataires.
De nouvelles stratégies de lutte auraient été mises en oeuvre par les protestataires, particulièrement dans diverses villes en province, pour exprimer la détermination à parvenir à la démission de Jovenel Moïse de la présidence politique.
A Léogane (département de l’Ouest), à une trentaine de km au sud de Port-au-Prince, les activités, qui semblaient être reprises, en début de matinée du mardi 5 novembre 2019, sont de nouveau paralysées, en début d’après-midi.
A Petit-Goâve (toujours dans le département de l’Ouest), à 68 km au sud de la capitale, des centaines de lycéens manifestent pour demander la réouverture des classes, suspendues depuis début septembre 2019.
A Miragoane, à 93 km au sud-ouest de Port-au-Prince, des barricades sont installées dans diverses localités, y compris au Carrefour Desruisseaux, qui donne accès aux départements géographiques des Nippes et du Sud d’Haïti.
Aux Gonaïves, à 171 km au nord de la capitale, des personnes blessées par balles auraient été enregistrées, dans la matinée de ce mardi 5 novembre 2019, après que des groupes armés ont tiré sur des agents de l’Unité départementale de maintien d’ordre (Udmo).
A Saint-Marc, à 96 km au nord de Port-au-Prince, prévaut toujours la situation de territoire « locked » (bloqué), lors même que des manifestations de rues ne sont pas encore en cours.
Entre-temps, une série de pourparlers se déroulent, durant cette première semaine de novembre 2019, entre différents protagonistes politiques, dans l’objectif de parvenir à un plan commun de sortie de crise, qui comprendrait les mécanismes envisagés pour remplacer Jovenel Moïse et son équipe tèt kale.
Avant la date du lundi 18 novembre 2019, devrait être présentée à la nation la personnalité, appelée à remplacer Jovenel Moïse, annonce Michel André, porte-parole du Secteur dit démocratique et populaire.
Source: APR