Haïti / Crise : Le président de l’opposition contesté avant d’être nommé.
Plusieurs secteurs de la vie nationale contestent déjà le choix d’un nouveau président appelé à remplacer le chef de l’État Jovenel Moïse, que la branche radicale de l’opposition, réunie au sein de l’Alternative Consensuelle s’apprête à rendre public. Le « rassemblement contre l’impunité » dénonce une fuite en avant, des organisations de femmes déplorent l’absence de la seule femme juge de la Cour de Cassation sur la short-list des trois potentiels candidats.
Le coordonnateur du rassemblement contre l’impunité, une association de la société civile réunissant plusieurs organisations dont le collectif « Défenseurs Plus », Jean Rénald Léonard, a qualifié de fuite en avant, la démarche de la commission de passation de pouvoir, une structure mise en place par l’Alternative Consensuelle, qui a désigné trois juges de la Cour de Cassation dont l’un sera appelé à prendre la place du président Jovenel Moïse.
Selon la constitution amendée, actuellement en vigueur, c’est le premier ministre qui devrait assurer la fonction de président en cas de vacances présidentielles mais vue que le pays ne dispose pas d’un premier ministre légitime, les acteurs de l’opposition affirment se rabattre sur la constitution de 1987, non amendée, qui prévoit le remplacement du chef de l’État par le président de la Cour de Cassation.
Mais, là encore, l’opposition soutient que l’actuel président de la plus haute juridiction du pays est un partisan zélé de l’équipe au pouvoir et n’est donc pas la personne la mieux placée pour remplacer le président dont la démission est réclamée par plus d’un.
Aussi, pour rester le plus proche possible de la constitution de 1987, Jean Renald Léonard soutient que c’est le juge le plus ancien qui devrait être désigné. Il affirme ne pas comprendre les critères selon lesquels la commission de passation de pouvoir a désigné trois juges de la cour de Cassation dont l’un devrait être nommé à la présidence d’Haïti en remplacement de Jovenel Moïse.
Pour sa part, Svetlana Alexandre, la coordonnatrice du réseau des femmes syndiquées, membre de l’association syndicale nationale (ASN), déplore que la juge Wendelle Coq Thélot, la seule femme juge à la Cour, n’ait pas été retenue.
Il s’agit d’un complot contre l’intelligence, l’intégrité et l’intelligence, a-t-elle déploré.