La République Dominicaine renforce la sécurité à la frontière…
La crise politique perdure. Port-au-Prince ressemble à un champ de ruine. Les activités normales sont paralysées ou fortement perturbées dans la capitale haïtienne et dans les principales villes de province depuis deux mois. Il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait des mouvements de protestation, le plus souvent violents, pour exiger la démission du président de la République. Des entreprises privées sont pillées et incendiées… Les autorités haïtiennes semblent être dépassées par les événements. Face à cette situation d’instabilité politique et pour prévenir un éventuel déferlement de migrants, les autorités dominicaines annoncent avoir renforcer leur présence militaire à la frontière entre les deux Etats.
Selon le journal dominicain Diario Libre, le ministre dominicain de la Défense, le lieutenant général Rubén Darío Paulino Sem et le commandant général de l’armée, le major général Estanislao Gonell Regalado, ont rapporté jeudi que la sécurité de la frontière avait encore été renforcée à la suite des manifestations anti-gouvernementales en Haïti.
Le nombre de membres de l’Armée de terre et du Corps spécialisé de la sécurité aux frontières (Cesfront) est passé de 8 500 personnes réparties le long de la ligne de démarcation à 9 100 ces derniers jours, a rapporté le journal dominicain. Diario Libre qui cite des officiers a fait savoir que ce renforcement a également été organisé en équipements et en patrouilles avec des drones et des avions super Tucano qui parcourent la région.
Le trafic de marchandises à la frontière entre les deux pays a été réduit et le nombre d’Haïtiens arrêtés qui essaient d’entrer sur le territoire dominicain a augmenté.
Le coordonnateur humanitaire a.i. de l’ONU en Haïti se dit préoccupé quant à la détérioration de l’accès aux populations pour les partenaires humanitaires, qui restreint leur capacité à livrer de l’assistance à des milliers d’Haïtiens parmi les plus vulnérables. Le non-rétablissement d’un accès inconditionnel et immédiat aux populations, dont les besoins étaient déjà alarmants avant cette crise, risque d’avoir des conséquences potentiellement dramatiques pour des centaines de milliers de familles, a affirmé Fernando Hiraldo.
Il a parlé de dix-neuf mille enfants souffrant de malnutrition qui ont un besoin de soins d’urgence et des milliers de personnes qui n’ont pas, ou très peu, d’accès à l’eau potable en raison des difficultés d’approvisionnement en carburant des stations de pompage.
Les Etats-Unis appellent à un dialogue entre tous les acteurs et à la formation d’un gouvernement comme solution à la crise. Alors que le président Jovenel Moïse avait sollicité une aide alimentaire au gouvernement américain, le sous-secrétaire d’État adjoint au Département d’Etat américain pour l’hémisphère occidental, Jon Piechowski a déclaré pour que les Etats-Unis continuent d’accompagner le peuple haïtien, « nous voulons que les acteurs politiques, dans le plus bref délai, forment un gouvernement dans le dialogue. Avant la formation d’un gouvernement fonctionnel, nous n’aurons pas de coopération », a laissé entendre l’officiel américain, soulignant qu’il n’a aucune date pour que le gouvernement américain réponde à la demande d’aide alimentaire des autorités haïtiennes.
Pour le moment, il n’y a aucun canal de communication entre le chef de l’Etat et les leaders de l’opposition qui ont écarté toute idée de dialogue avec Jovenel Moïse dont ils exigent la démission sans conditions…
Source: Le Nouveliste