Déjà 7 semaines de paralysie, parents et élèves n’en peuvent plus
Ce lundi encore ouvre une 7e semaine de paralysie des activités scolaires à la capitale haïtienne. Les troubles socio-politiques ont forcément un impact négatif sans précédent sur l’éducation, une semaine après la rentrée des classes. Le secteur scolaire n’est pas la seule victime de cette situation, car elle touche de nombreux secteurs de la vie nationale.
Les parents et les élèves n’en peuvent plus. À l’unisson, ils poussent silencieusement un cri d’angoisse pour porter les protagonistes à trouver une solution. Ils sont légions, les observateurs, particulièrement les parents qui se demandent sans cesse et sans réponse à qui en profite cette crise ?
Des enfants s’ennuient et ne veulent plus rester à la maison à longueur de journée. Certains éducateurs pensent que ce manque d’activités pourrait malheureusement les déconnecter de la vie scolaire, faute du temps perdu. Entre-temps, l’argent des parents qui se sont, malgré eux, sacrifiés pour envoyer leurs enfants à l’école, est déjà placé dans les tiroirs des certaines directions des établissements scolaires.
De toute façon, il est certain qu’il y a une catégorie d’acteurs du secteur éducatif qui semblent être confortable dans cette crise. Même s’ils ne sont pas directement responsables, outre les directeurs d’école non publique qui ont déjà empoché les frais scolaires sans le moindre service, beaucoup d’enseignants et d’enseignantes, notamment du secteur public (environ 200 000) reçoivent quand même leur émolument à la fin de chaque mois sans travailler.
Qui rendra justice à des centaines de milliers de parents qui se sont battus du bec et des ongles pour trouver de quoi envoyer leurs progénitures à l’école ? Alors qu’ils constatent tristement et, dans l’expectative, leurs enfants dans une véritable prison sans barrière à la maison.
Comme dans un défilé carnavalesque ces derniers temps, la rue continue de réclamer le départ du président de la République qui, de toute évidence, ne se montre point soucieux de la situation qui se dessine, singulièrement l’école qui perd ses droits dans la cité. Les manifestants disent: « démission de Jovenel aujourd’hui, reprise des activités scolaires demains ». Une omission qui, de l’avis de plus d’un, est très significative. Mais le président en fait fi.
De leur côté, l’opposition politique tient mordicus à ce que le chef de l’État jette l’éponge. Une opposition qui rejette à maintes reprises l’appel au dialogue du président, soutenu par une branche de la communauté internationale.
Jovenel Moïse n’entend pas démissionner. Il veut à tout prix boucler son mandat de 5 ans. Il s’appuie sur la Constitution qu’il reproche pourtant d’accorder trop peu de pouvoir au président. Il ne peut pas non plus garantir la reprise normale des activités en particulier, celles de l’école. Apparemment, les établissements scolaires risquent de ne pas fonctionner durant la fin de son mandat, pourvu qu’il soit au Palais national avec l’unique satisfaction de parvenir à passer 5 ans au pouvoir.
Pour sa part, l’opposition ne donne pas non plus le signal d’un vrai changement. La population ne fait que constater un vent de division qui souffle au sein de cette opposition où tout le monde rêve de la Présidence. Des indices qui ne rassurent pas la population sur l’après Jovenel Moïse.
Néanmoins, on n’en est pas encore là. Chacun de son côté tire sur la corde raide. Personne ne veut lâcher prise. Et la population qui est toujours la grande perdante dans ces jeux politiques de coquins, ne voie se dessiner aucun ombre de dénouement de cette crise aigüe qui, de toute évidence, perdure.
Par ailleurs, soulignons-le, plusieurs organisations syndicales impliquées dans le secteur éducatif ont annoncé une marche pacifique, ce lundi 21 octobre, dans les rues pour demander symboliquement la reprise des activités scolaires et continuer d’exiger la démission du président Jovenel Moïse.