« Lòk » et grève au menu d’une nouvelle journée de pénurie de carburants

 

Plus de 256 000 barils de produits pétroliers sont à quai depuis ce week-end. Mais la panne sèche de beaucoup de consommateurs persiste ce lundi à cause d’un coup de gueule violent contre la pénurie et la grève subite des transporteurs à cause de l’insécurité.

 

Peu avant 10 heures du matin, des chauffeurs de taxi-motos, en première ligne, ont érigé des barricades de pneus enflammés sur les principales artères et paralysé les activités dans plusieurs communes de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, lundi 2 septembre 2019. La pénurie de carburants, l’envolée des prix au marché noir et l’appréhension d’une augmentation formelle des prix à la pompe ont mis le feu aux poudres d’une colère latente.

Pourtant, en fin d’après-midi, ce coup de colère, assorti d’un « lòk », n’a rien arrangé. Les pompes à essence n’ont pas été alimentées en carburant. Pour ne rien arranger, les transporteurs des produits pétroliers, en majorité des non-indépendants et indépendants travaillant pour les compagnies pétrolières, ne sont pas chauds à l’idée de reprendre le volant.

Ils sont en grève, a appris le journal. La semaine dernière, deux camions ont été interceptés et les chauffeurs ont eu la peur de leur vie. « L’un des deux camions, intercepté au Bicentenaire avec sa cargaison, a été récupéré après le versement d’argent aux bandits. Il existe un vrai problème de sécurité et une vraie appréhension des camionneurs », ont confié deux sources proches du secteur pétrolier.

Un de ces informateurs a estimé que la PNH, avec des moyens limités, fait ce qu’elle peut. Mais ce n’est visiblement pas assez, a-t-il constaté. Le journal, en fin d’après-midi, a confirmé avec une source proche de l’état major de la PNH « qu’un couloir de sécurité est mis en place entre la gare de Port-de-Paix, au boulevard La Saline jusqu’à Fontamara 47 ». « Des policiers d’unités spécialisées sont déployés sur cette voie », a indiqué ce contact de la PNH.

Entre-temps, alors que les esprits s’échauffent, que des consommateurs énervés sont convaincus que la rareté est provoquée pour que les compagnies et les stations à essence aient des marges plus importantes en vendant au noir, des sources proches de l’ANADIPP et de l’APP ont écarté cette thèse. La situation est pénalisante pour les compagnies qui ont commandé du produit, quiont des frais liés au wharfage, au stockage. Elles ont tout intérêt à vendre le produit, a assuré une source proche d’une compagnie pétrolière. Les stations à essence n’ont aucun intéret à ne pas vendre, a expliqué la source de l’ANADIPP.

Pour le moment, il n’y a pas d’augmentation des prix des produits pétroliers en vue en dépit du poids de la subvention. Le secrétaire d’État à la communication Eddy Jackson Alexis l’a dit. Cependant, il a souligné que le pays doit réfléchir sur les voies et moyens de sortir de la subvention. Le directeur général du BMPAD, Ignace St-Fleur, qui assure que le marché dispose de 256 000 barils de gazoline, diesel et kérosène, a indiqué, à radio Kiskeya, que l’association des professionnels du pétrole (APP) a « suggéré » l’arrêt de la subvention des produits pétroliers. Au 31 juillet 2019, l’Etat a accumulé une dette 6,8 milliards de gourdes de subvention envers les compagnies pétrolières. L’État a payé récemment 2 milliards de gourdes à ces compagnies qui ont déjà « sollicité du BMPAD l’autorisation pour commander à la huitaine afin d’avoir du produit à l’expiration du stock actuel ».

 

Source:Le nouveliste

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