Insécurité : toujours du sang et des morts

La directrice exécutive de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), le Dr Jessy Colimon Adrien, a alerté sur le nombre de cas de plaies par balles et les accidents de la voie publique qui, depuis février dernier, ne cesse d’augmenter. « Depuis février dernier on reçoit quotidiennement entre 3 et 5 cas de plaie par balle, a indiqué le Dr Adrien. Concernant les accidentés, on reçois cinq cas en moyenne ».

Selon le médecin, la majorité des patients reçus au service des urgences sont des victimes de violence. Les cas proviennent principalement de la région métropolitaine. Ils viennent seuls ou accompagnés d’un proche. Dans un autre registre,  ils sont référés par un hôpital. L’HUEH, communément appelé l’Hôpital général, est le centre hospitalier de référence du pays.

« Le nombre quotidien de cas de plaies par balles est un signe que le climat de sécurité est délétère. Personne n’est épargné. Que ce soit moi qui sauve des vies, un marchand, une mère, un enfant, nous devons tous être concernés », a expliqué un médecin résident qui appliquait un nouveau pansement pour un patient à la salle d’hospitalisation de la chirurgie.

Ce patient n’est autre qu’un jeune homme de 21 ans. Se gardant de révéler son identité, il explique qu’il était au mauvais endroit au mauvais moment quand il a reçu la cartouche à la jambe droite au Bicentenaire. « Ça s’est passé vendredi dernier. J’étais à moto. Je n’ai pas eu le temps de m’enfuir. Le temps de rebrousser chemin quand on a entendu les tirs nourris, j’ai reçu la balle », a-t-il témoigné, se souvenant d’avoir vu le corps d’un homme qui gisait dans son sang.

Depuis les évènements du « peyi lòk » en février dernier, il n’y a pas un jour de répit. De Martissant à La Saline les bandits ne chôment pas, agissent en toute impunité. Pas plus tard que ce mercredi les assaillants du Village de Dieu ont créé une situation de tension au Bicentenaire. Ils ont fait parler la poudre pendant plus d’une heure. Un policier est mort et plusieurs blessés seraient à déplorer, selon un témoin.  Les étudiants de CETEMOH, école professionnelle située au Bicentenaire, sont restés terrés dans leurs salles de classe. « Nous avons quitté l’espace grâce aux agents de la PNH. Ces derniers ont fait usage de gaz lacrymogène pour repousser les bandits », a témoigné un étudiant encore sous le choc.

Source: Le Nouvelliste

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