BRANA et ECSSA s’associent pour endiguer la pollution plastique

Pour façonner en Haïti un avenir sans déchet en bouteilles plastiques, protéger l’environnement et créer de l’emploi dans les communautés, la Brasserie nationale d’Haïti (BRANA S.A.), l’une des plus grandes productrices de bouteilles en plastique dans le pays, annonce un partenariat avec Environmental Cleaning Solutions S.A. (ECSSA), une entreprise privée versée depuis 2010 dans le ramassage et le recyclage des déchets plastiques.

« Ce partenariat avec ECSSA marque une fois de plus l’engagement de la BRANA à lutter contre la pollution des déchets plastiques en Haïti », souligne une note de presse, en date du 21 mai 2019, acheminée à la rédaction, et qualifiant de « grand pas » ce partenariat pour la protection de l’environnement et le renforcement des communautés.

Contactée par la rédaction, Régine René-Labrousse, responsable des Affaires publiques de la BRANA, une filiale de la compagnie HEINEKEN, a confirmé pour Le Nouvelliste que les deux entreprises vont effectivement travailler ensemble pour s’attaquer au problème de la pollution plastique.

À travers un partage de données, d’expertise, la BRANA, productrice d’environ 25% des déchets plastiques qu’on retrouve dans la nature, compte renforcer les efforts d’ECSSA pour collecter les bouteilles plastiques usagées partout dans le pays.

Depuis sa création en 2010, ECSSA, via son réseau de 160 centres à travers le pays, créant des emplois directs et indirects pour plus de 9 000 personnes, est parvenue à collecter plus de 60 millions de livres de déchets recyclables, dont des bouteilles en plastique.

S’il est difficile de préciser avec exactitude la quantité de plastique utilisé en Haïti, ECSSA, à elle seule, parvient à collecter un million de bouteilles plastiques par jour à travers le pays, selon Édouard Carrié, directeur exécutif de cette compagnie.

« Un million de bouteilles paraîssent beaucoup, mais il y a toujours du plastique dans les rues », avait alors fait remarquer Édouard Carrié, lors d’une précédente interview accordée à Le Nouvelliste, et qui rêvait à l’époque de collecter entre 5 et 10 millions de bouteilles par jour à travers le pays.

Pour l’heure, les responsables de la BRANA n’ont pas encore avancé d’objectifs chiffrés en matière de collecte.

« Cet accord bipartite ambitionne l’augmentation de la collecte des déchets de bouteilles plastiques sur tout le territoire national, le recyclage en boucle fermée des déchets collectés, le partage d’informations et l’utilisation de technologies adaptées », peut-on lire dans cette note de presse informant de la volonté des deux entreprises de diminuer drastiquement l’impact des déchets plastiques sur l’environnement.

Pour y parvenir, poursuit la note de presse, la stratégie définie par la BRANA pour ses bouteilles plastiques usées passe d’un schéma linéaire – produire, consommer et jeter – à un modèle circulaire – produire, consommer, réutiliser et recycler.

À en croire Régine René-Labrousse, cette stratégie épouse parfaitement la politique environnementale de la compagnie visant l’augmentation de la quantité de plastiques collectées, l’utilisation de moins en moins de plastiques nécessaires dans la production des bouteilles ainsi que la garantie que tous les plastiques utilisées sont recyclables.

Ainsi, pour s’assurer que les bouteilles en plastiques de la compagnie soient collectées, le support de la BRANA à ECSSA permettra, dans un premier temps, de développer des campagnes de communication et de sensibilisation du public pour encourager la prise de conscience et la participation au ramassage des bouteilles pour le recyclage avant d’aboutir à une évaluation de l’impact socio-économique des bouteilles plastiques collectées sur la communauté haïtienne.

Le défi est de taille

Si nos rues sont constamment submergées par des déchets en plastique, la faute incombe principalement à certaines des plus grosses entreprises productrices qui ne traitent pas leurs déchets efficacement. En signant cet accord avec ECSSA, la BRANA espère donc se démarquer du lot.

Par ailleurs, le volume mondial de déchets plastiques continue d’augmenter.

A l’échelle mondiale, ONU Environnement estime qu’un million de bouteilles en plastique sont achetées et 5 milliards de sacs en plastique à usage unique sont utilisés chaque minute à travers le monde. Au total, la moitié de tous les produits en plastique est conçue pour n’être utilisée qu’une seule fois afin d’être ensuite jetée.

Suivant les statistiques communiquées par les Nations unies, seulement 9% de tous les déchets plastiques produits ont été recyclés. Environ 12% ont été incinérés et le reste (79%) s’est accumulé dans des décharges ou dans notre milieu naturel. Chaque année, 8 millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans du monde.

Patrick Saint-Pré

Le Nouvelliste

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