Haïti-Éducation : Pour moderniser l’enseignement supérieur et dynamiser la recherche scientifique
Le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), organise des assises sur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, du 7 au 9 mai 2019 à la capitale, pour poser les vrais problèmes de l’université en Haïti et voir comment s’orienter vers un développement réel à travers une meilleure formation des jeunes. La gouvernance est au centre des échanges.
L’Université d’État d’Haïti, des universités privées, le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) sont, entre autres, l’ensemble des acteurs qui prennent part au Marriott hôtel à cet événement qui s’inscrit dans une dynamique de modernisation.
Organisées par le MENFP et la Conférence des recteurs et présidents d’universités haïtiennes (CORPUHA), en partenariat avec l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), ces assises qui se déroulent autour du thème « Modernisation de l’enseignement supérieur en Haïti : enjeux et défis de la gouvernance » doivent contribuer, selon les organisateurs, aux débats sur la réforme et la modernisation de ce sous-secteur en Haïti.
Contribuer à la rénovation de la gouvernance de l’enseignement supérieur en considérant les aspects sectoriel et institutionnel ; examiner les conditions de promotion de la recherche-innovation au sein des institutions haïtiennes d’enseignement supérieur; favoriser un partage d’expériences pour ce qui est des missions, de l’organisation et du financement des conférences de recteurs et de présidents d’institutions d’enseignement supérieur, sont les trois principaux objectifs poursuivis dans le cadre de cette conférence.
De nombreux spécialistes nationaux et internationaux venant de pays latino-américains, européens et nord-américains y prennent part.
D’après les organisateurs, ces assises permettront d’identifier les vrais problèmes qui handicapent le bon fonctionnement de l’enseignement supérieur et proposer enfin des pistes de solutions visant une université forte et productive.
Un cadre normatif pour réguler ce sous-secteur
Prenant la parole à la cérémonie d’ouverture des travaux au nom du ministre de l’Éducation nationale, Pierre Josué Agénor Cadet, le directeur de cabinet, M. Jackson Pléteau a fait savoir que le diagnostic établi lors de la tenue des assises nationales de 2014 sur l’éducation et l’enseignement supérieur démontrait que ce sous-secteur était confronté à un ensemble de problèmes graves, notamment un déficit de cadre normatif, engendrant ainsi une pléthore d’institutions privées fonctionnant en dehors du contrôle de l’État et qui dispensent des formations non certifiées.
Selon M. Pléteau qui lisait le discours de circonstance du ministre Cadet, en réponse à ce diagnostic, certains progrès majeurs ont été réalisés même s’il reste, ajoute-t-il, beaucoup à faire.
Le directeur de cabinet informe par ailleurs que les services concernés du MENFP travaillent actuellement de concert avec l’UNESCO à la préparation d’une nouvelle enquête nationale sur le fonctionnement des institutions d’enseignement supérieur en 2019.
La Direction de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (DESRS) du MENFP, indique en outre M. Pléteau, vient de tenir, le jeudi 2 mai 2019, en collaboration avec l’Ambassade de France, un atelier de validation des nouveaux outils relatifs à la reconnaissance de nos universités et à l’accréditation de leur programme.
D’après Jackson Pléteau qui lisait les propos du titulaire du MENFP, ce nouveau cadre normatif permettra de renforcer le rôle régulateur du ministère. « La formation du capital humain est un passage obligé pour tous les pays et, plus encore, pour les pays en retard au niveau de leur développement », a-t-il déclaré.
À cet effet, par la voix de M. Pléteau, le ministre Cadet dit renouveler une fois de plus, la ferme volonté du gouvernement de la République et du MENFP à appuyer le développement de l’enseignement supérieur et la dynamisation de la recherche en Haïti.
« Le ministère de l’Éducation nationale s’engage à renforcer la structuration de la Direction de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans le prochain exercice fiscal 19-20, en attendant la création et le fonctionnement de l’Agence nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, et à trouver une solution durable à la question de la reconnaissance des institutions de l’enseignement supérieur.
L’université comme boussole à la résolution de la crise haïtienne née de l’inégalité sociale
Pour sa part, le recteur de l’UEH et président de la CORPUHA, le professeur Fritz Deshommes, tout en faisant l’éloge du MENFP qui, dit-il, a mis tout son poids dans la balance pour la réussite de ces assises, a plutôt mis l’accent sur le contexte particulier dans lequel est organisée cette manifestation intellectuelle. Un contexte, soutient-il, marqué par l’aggravation de la crise haïtienne, dont les expressions les plus récentes sont à la fois douloureuses et alarmantes. Selon l’universitaire, les assises de 2019 constituent le portail conduisant à la réforme de l’ensemble du secteur.
Pour un diagnostic palpable
De son côté, le directeur régional de l’Agence universitaire de la francophonie, M. Saulo Neiva qui a tenu à bien expliquer la contribution de l’AUF dans la démarche concernant la réflexion sur la modernisation de l’enseignement supérieur, dit avoir espéré que ces assises formulent un premier diagnostic palpable de la situation actuelle de l’enseignement supérieur et de la recherche en Haïti.
« Nous sommes tous conscients de l’importance cruciale que ce diagnostic peut avoir pour la réalisation par la suite des états généraux de l’enseignement supérieur et de la recherche », a conclu Saulo Neiva en levée de rideau des travaux en atelier.
Texte : Alix Laroche
Photo : Anderson Élien
sil vou plè an nou palé creol, an ou ecri creol, an nou ediké piti nou an creol. Li tam pou nou gin scianse an creol. preské tou pai, fé edikation nan lang manman yo et yo developé la scianse nan lang Manman yo = developman. Merci