Le Comité de facilitation du dialogue interhaïtien donne un premier signe de vie…
Environ deux semaines après son installation, le Comité de facilitation du dialogue interhaïtien n’a pas encore commencé à rencontrer les acteurs clés de la crise politique. Il fallait d’abord faire un diagnostic de la situation, voir ce qui a déjà été fait et savoir pourquoi les autres démarches pour favoriser le dialogue n’ont pas eu l’effet escompté, a confié au Nouvelliste des sources proches du comité. Dans un communiqué publié jeudi, cette structure présidentielle a informé qu’elle a élaboré un agenda de travail qui lui permettra de rencontrer au plus vite les principaux acteurs.
Le Comité de facilitation du dialogue interhaïtien est présidé par la militante de défense des droits humains Kettly Julien. Charles Suffrard a maintenu sa démission alors que Rudolf Dérose est toujours aux abonnés absents. « Lundi prochain le comité aura un bureau à sa disposition, mais les cinq membres ont déjà commencé à travailler en faisant un inventaire de la situation », a confié au journal une source proche du comité.
Dans ledit communiqué, le comité a informé qu’elle a réussi, après un peu plus d’une semaine de son installation, à définir les rôles, à monter un agenda de travail.
« Créé par arrêté présidentiel en date du 21 février 2019 et installé au Palais national le 25 février 2019, le Comité de facilitation du dialogue national interhaïtien, conscient de sa noble mission de réunir en toute humilité les différents secteurs de la vie nationale, en vue d’aboutir à une issue raisonnable à la crise sociopolitique qui ronge le pays, entame déjà une série de consultations », lit-on dans le communiqué.
Le comité de facilitation du dialogue interhaïtien croit qu’il est impératif et urgent de trouver sans délai une solution de concorde nationale, pour éviter au pays le chemin du chaos. « L’appel au dialogue prôné par le chef de l’État commande à tout I’exécutif de continuer à agir dans le cadre de sa mission de gouverner, en s’assurant de la probité de ses actes administratifs et de ses déclarations, ceci dans le but de favoriser un climat politique serein, susceptible de favoriser ce dialogue », a soutenu le comité.
Le comité a recommandé aux différentes sensibilités de I’opposition « de se mettre dans un état d’esprit propice durant la mise en place et la réalisation de ce dialogue où tous les protagonistes ne doivent viser que notre pays, Haïti, le seul et I’unique bien que nous avons tous et toutes en commun. »
« Entre-temps, poursuit le communiqué qui porte la signature de Kettly Julien, la présidente, le Comité de facilitation travaillera activement et fera tout son possible, en vue de faciliter de vives discussions entre les protagonistes des plus concernés, pour créer le dégel que requiert la situation.
Le Comité de facilitation du dialogue interhaïtien, conclut le communiqué, « entend travailler sans exclusion, dans le dessein, de surmonter cette crise sociétale majeure avec des ramifications diverses et variées, indiquant la nécessité d’une mobilisation citoyenne responsable, capable de conduire à un véritable diagnostic, nécessaire à l’aménagement de solutions durables aux problèmes. »
Marie Carmel Mentor, Carlo Joseph, Marie Michelle Silvie Rameau, Dorothie Sénatus et Kettly Julien ont la lourde responsabilité de fournir des résultats là où les Etats généraux sectoriels, Gabriel Fortuné, le Premier ministre Jean-Henry Céant et même le chef de l’Etat ont échoué à mettre tous les acteurs sur la table du dialogue.
La visite du sous-secrétaire d’Etat américain en Haïti vendredi dernier pour discuter avec les dirigeants du secteur politique, du secteur privé et de la société civile afin d’aboutir au dialogue n’a pas donné de résultats non plus, puisque l’aile dure de l’opposition politique campe sur sa position et continue d’exiger le départ du président de la République.
Le Nouvelliste