Village de Dieu : 80 arrestations, zero arme à feu saisi, Arnel toujours dans la nature
Grand déploiement, peu de résultats pour la police nationale au Village de Dieu le samedi 3 novembre en cours. Cette importante opération policière des unités d’élite de police nationale appuyée par des soldats de l’ONU dans la zone contrôlée par le chef de gang Arnel s’est soldée par 80 arrestations et zéro arme à feu saisi. Toutefois, la police se félicite d’avoir un pied-à-terre dans l’une des zones les plus dangereuses du pays.
Selon le porte-parole de la police, l’objectif de la PNH était d’entrer à Village de Dieu. Ce qui a été fait. Le commissaire Michel-Ange Louis-Jeune, dans une conférence de presse lundi, a souligné que les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale samedi soir ont empêché la poursuite des opérations au Village de Dieu. Toutefois, il a fait savoir que la police est sur place actuellement dans la zone. Il a rassuré que la police comblera l’attente de la population.
Au cours de cette opération, trois motocyclettes non immatriculées ont été également saisies dans la résidence de Arnel fouillée par les policiers. Le chef de gang est toujours en liberté et aucune arme n’a été trouvée chez lui ni dans la zone de Village de Dieu non plus…
La police a renforcé sa présence dans la zone du Bicentenaire, notamment au niveau de Village de Dieu à la sortie sud de Port-au-Prince où Arnel et ses soldats faisaient chanter la poudre.
La PNH offre une récompense de deux millions de gourdes à toute personne disposant des informations fiables pouvant conduire à l’arrestation de Arnel et lance officiellement un avis de recherche contre le chef de gang qui, depuis des mois, fait la loi au Bicentenaire.
Si les forces de l’ordre n’ont pas encore appréhendé le puissant chef de gang qui terrorise depuis des mois toute la zone du Bicentenaire, elles ont réussi par contre à occuper le fief de Arnel, ainsi connu. « Nous ne quitterons pas la zone tant qu’on n’aura pas arrêté Arnel et ses complices…», a confié au journal une source policière.
Dans un communiqué du directeur général de la Police nationale nous lisons : « Depuis quelques jours, les déferlements de passions empêchent certains Haïtiens d’horizons divers de comprendre qu’au-delà des sujets qui fâchent, au-delà des clivages politiques, au-delà des intérêts partisans, il y a un sujet qui nous lie, il y a une entité qui est notre raison d’être, c’est Haïti. Ainsi, la direction générale de la PNH informe la population haïtienne qu’elle n’est pas insensible aux comportements répréhensibles des uns et des autres le mardi 30 octobre 2018 au centre-ville, et en particulier au sein de l’église du Perpétuel Secours. Une enquête est ordonnée pour déterminer les responsabilités. »
Michel-Ange Gédéon demande à la population de garder son calme et de manifester dans le respect des normes. « À cet effet, la direction générale de la PNH demande aux policiers et policières de puiser dans leur patriotisme pour rester debout face à des brebis égarées qui entendent mettre le pays à feu et à sang. L’enjeu est de taille, on ne doit pas échouer. La PNEI doit résister. Elle résistera pour neutraliser les bandits, quelles que soient les conditions. Le pays compte sur sa police. Les passions sont de plus en plus exacerbées, policiers et policières doivent par conséquent redoubler d’ardeur. »
Le chef de la police rappelle qu’à l’anarchie et au désordre, la PNH doit répondre par la force, mais une force mesurée et domptée par une compréhension doublée du respect des droits de la personne. Il a promis que la PNH mettra tout en œuvre, dans le cadre de sa mission et les limites de sa compétence, « pour mettre la main au collet des brigands et voyous qui veulent semer le deuil dans les familles haïtiennes. La PNH ne lâchera pas ce pays aux mains des énergumènes de tout poil. Force doit rester à la loi, force doit rester à la force légale du pays », a affirmé Michel-Ange Gédéon.
Depuis le mercredi 31 octobre, Port-au-Prince vit une situation de tension, même le voisinage du palais national n’est pas épargné. Le centre-ville est impraticable depuis mercredi. Des rafales d’armes automatiques sont entendues un peu partout à travers la capitale.
Robenson Geffrard
Le Nouvelliste