Seulement 35 des 754 orphelinats sont autorisés à fonctionner

À la suite du séisme du 12 janvier 2010, les orphelinats ont cédé la place aux centres ou maisons d’accueil. Leur nombre a considérablement augmenté. Ainsi, en partenariat avec des organisations internationales, l’Institut du bien-être social et de recherches (IBESR) a dénombré et évalué l’ensemble de ces maisons. Au total, 754 ont été répertoriées dans les dix départements géographiques du pays. Parmi elles, seulement 35 répondent au standard.

«En 2016, 160 maisons d’enfants ont été fermées. Malgré cela, le nombre de ces maisons a fluctué au moment où nous avons mené cette évaluation. Au final, nous avons constaté 754 maisons d’enfants. Parmi elles, 35 seulement respectent les normes et sont autorisées à fonctionner», a fait savoir la directrice générale de l’Institut du bien-être social et de recherches lors d’une conférence de presse jeudi.

Précisant plus loin que le nombre est aussi faible parce que les critères ont été stricts, Arielle Jeanty Villedrouin a dit reconnaitre que la situation est alarmante. Cependant, a-t-elle confié, l’IBESR détient toutes les informations concernant lesdits centres. Des mesures devraient donc s’ensuivre selon la responsable.

Ledit institut a classé ces centres qui accueillent tous ensemble 25 813 enfants. Ceux qui sont autorisés à fonctionner sont classés dans la catégorie verte qui exige d’obtenir au moins huit sur 10. Comprises entre 6 et 7, 139 font ainsi partie de la catégorie jaune. Cette classe comporte les maisons d’enfants qui doivent simplement améliorer leurs conditions de fonctionnement et offrir un meilleur cadre de vie à ces derniers. 580 maisons complètent la classe rouge. Cette dernière, a expliqué la titulaire de l’IBESR, comprend notamment les maisons d’accueil à risque de traite, d’abus sexuel et physique.

Selon la directrice de l’institut, une équipe de l’IBESR devrait travailler avec les centres de la catégorie jaune afin qu’ils soient de nouveau autorisés à fonctionner. Ils auront un délai de trois mois pour se conformer aux normes standardisées. En outre, les centres à risque de traite d’enfants devraient être fermés illico. Entre-temps, les responsables de l’IBESR comptent interdire l’ouverture de nouvelles maisons d’accueil pendant près d’une année.

Par ailleurs, le numéro un de l’Institut du bien-être social et de recherches a informé que chaque année 70 millions de dollars américains sont investis en Haïti à l’intention des enfants. «Pourtant, leur situation reste toujours précaire», a-t-elle déploré. En ce sens, a ajouté la directrice, nous avons demandé aux partenaires d’investir plutôt dans les familles et les communautés directement.

«L’environnement d’un centre, a estimé Mme Villedrouin, n’est pas le mieux approprié au développement d’un enfant». 75 à 80% des enfants des maisons d’enfants ont une famille soit proche, soit élargie. Saluant par ailleurs les maisons d’enfants qui garantissent un bien-être aux enfants, elle a plaidé pour la rééducation et la réunification familiale de ces enfants. Soutenant que la plupart des parents abandonnent leurs enfants en raison de leur faible revenu, Arielle J. Villedrouin en a profité pour enjoindre les organisations à investir également dans des activités génératrices de revenus. Ainsi, déduit-elle, les parents doivent planifier la vie en famille.

Caleb Lefèvre

Le Nouvelliste.

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