La Cour des comptes accorde décharge à Sophia Martelly, Me André Michel dénonce
La nouvelle a eu l’effet d’une bombe. La Cour supérieure des comptes et du Contentieux administratif (CSC/CA) a accordé décharge à l’ancienne Première dame, Sophia Saint-Rémy Martelly. Elle était à la tête de la Commission nationale de lutte contre la faim et la malnutrition (COLFAM). Donc, l’épouse de l’ex-président Martelly assurait, au nom de l’État, la gestion des fonds publics.
Sidérés, des citoyens et des membres de l’opposition qui réclament sans relâche justice concernant la dilapidation des fonds PetroCaribe (3 milliards huit cent millions de dollars américains) disent ne pas comprendre cette décision sans explications valables venue du plus haut tribunal national.
Me André Michel, l’un des membres opposant au régime « Tèt Kale » s’enflamme et s’en prend à certains juges de la Cour des comptes qui, dit-il, constitue une sorte de passoir pour laisser filer de gros poissons, lesquels ont pourtant des comptes à rendre à la nation.
D’après l’homme de loi qui cite le nom de Nonie Mathieu, juge de la Cour des comptes, cette décision a failli émietter la CSC/CA quand on sait, fait-il savoir, que Sophia Saint-Rémy Martelly gérait entre 50 à 70 millions de dollars à la COLFAM sous la présidence de son mari.
« C’est scandaleux d’accorder si facilement décharge à Sophia Martelly. Cela prouve bien que c’est tout le système qu’il faut changer dans ce pays », désapprouve Me André Michel.
Selon lui, c’est le désaccord des juges de la CSC/CA sur cette décision qui fait défaut à Olivier Martelly qui n’en a pas encore reçu. Alors que celui-ci dirigeait la Commission d’appui à la coordination des infrastructures de sport et d’accompagnement de la jeunesse haïtienne (CACISAJH) créée, rappelons-le, par deux arrêtés présidentiels respectivement en date du 24 janvier et du 15 juin 2012.
Notons que la loi haïtienne reconnait que les fonds publics ne peuvent être gérés par des institutions inexistantes, alors que la femme et le fils de l’ex-chef d’État haïtien géraient respectivement ces deux commissions qui ont eu de fortes sommes d’argent à leur disposition.
Alix Laroche