L’hôpital universitaire La Paix touché par la grève

Les membres du personnel et le Syndicat des travailleurs de l’hôpital universitaire La Paix (SYTHUP) ont entamé le mardi 28 août 2018 leur deuxième journée de grève pour protester contre la situation dégradante de l’hôpital et la corruption généralisée qui y règne. En conséquence, le SYTHUP réclame illico le départ du conseil d’administration.

Tôt dans la matinée du 28 août, le Syndicat des travailleurs de l’hôpital universitaire La Paix (SYTHUP) a tenu une réunion avec les membres du personnel afin de leur présenter la requête formulée par le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) réclamant une trêve avant de former une commission d’enquête de cinq membres pour éclaircir la situation et produire d’éventuelles recommandations. La rencontre s’est terminée en queue de poisson. Les membres du personnel n’entendent pas faire marche arrière dans le cadre de leurs revendications.

« Je n’ai pas reçu mon salaire depuis neuf mois. Avec quoi je vais envoyer mes enfants à l‘école? », a tempêté une infirmière affectée au service des urgences.

Une autre infirmière se montre plus remontée face à la situation abjecte de l’hôpital. « Comment comprendre que dans un hôpital le personnel est obligé de faire usage des papiers de journal dans les toilettes? C’est décevant », a-t-elle fulminé, exigeant sans condition le départ du conseil d’administration.

Signe d’un malaise profond, le mouvement de grève a débuté dans cet hôpital universitaire suite aux différents actes de corruption et de malversations perpétrés au sein de cet espace sous le regard impuissant de la directrice médicale, le Dr Rosalinda Assad, a indiqué le président du SYTHUP Patrick Destiné. « Trois incubateurs et un réfrigérateur ont été volés à la salle de néonatalogie de l’hôpital. Quand je me présentais auprès du docteur Assad pour lui en faire part, elle m’a carrément dit que l’administration se chargera de leur remplacement. Elle tolère les voleurs », a relaté le syndicaliste, qui, par ailleurs, a indiqué qu’un réseau de mafieux, composé de différentes personnalités, fait mainmise sur l’institution.

Plus loin, le président du SYTHUP dit avoir exposé aux dirigeants du MSPP, lors de la rencontre tenue le lundi 27 août, les différents problèmes de cet établissement sanitaire. « Depuis plus de deux ans, la pharmacie ne fonctionne pas. La raison? une mauvaise gestion des dirigeants. Ils n’ont jamais renouvelé les stocks à temps », a expliqué Patrick Destiné, ajoutant que l’hôpital accuse une carence en mobilier. « Dans la clinique externe, il y a une seule chaise pour les cinq réceptionnistes », a-t-il fait savoir.

Ce mouvement de grève traduit le refus de cautionner la situation exécrable et la corruption régnante, du même coup, a paralysé quasiment les différents services de l’hôpital. L’on ne reçoit pas de nouveaux cas. Toutefois, des médecins résidents, des internes et quelques infirmières continuent à fournir des soins aux patients hospitalisés.

La revendication du personnel de l’hôpital universitaire La Paix est survenue suite à la fermeture du Centre de référence des urgences obstétricales (CRUO) de Delmas 33. Le directeur général du MSPP, le Dr Lauré Adrien, lors de la 52e conférence des Lundis de la presse au ministère de la Communication, a égrené moult promesses pour démontrer que la fermeture des hôpitaux de MSF n’aura pas de grands impacts sur le système sanitaire. À en croire le SYTHUP, rien n’a encore été réalisé à l’hôpital universitaire La Paix.

Windzor Aristil

windzora@yahoo.com

Le Nouvelliste

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