Les conséquences économiques des émeutes du 6 et 7 juillet, selon un économiste

L’économiste et professeur à l’université, Etzer Emile a, lors d’un entretien sur les ondes de radio Caraïbes, exposé les conséquences néfastes que les émeutes du vendredi 6 et samedi 7 juillet 2018 vont entrainer davantage sur le plan socio-économique en Haïti.

De l’avis d’Etzer Emile, les actes de pillage, de casses et d’incendie de la semaine dernière qui ont causé des pertes énormes au pays, suite à l’annonce de l’augmentation des prix du carburant par le gouvernement, ont des conséquences qui pèsent déjà très lourds sur l’économie haïtienne.

En effet, le spécialiste en économie parle de la baisse du taux de croissance du pays par rapport à plusieurs milliers de dollars perdus pendant l’événement. Ce qui, dit-il, va aggraver l’augmentation du taux de chômage, la rareté de certains produits sur le marché local et l’augmentation de l’inflation.

Les pertes de matériels, des meubles, de stocks de marchandises et des données qui coûteront beaucoup d’argent pour les récupérer. Il faut souligner aussi des pertes de taxes pour l’État, les pertes d’emplois directs et indirects qui s’élèvent à plusieurs milliers de personnes.

En outre, ajoute le spécialiste, ces émeutes pourraient tout aussi bien entrainer l’accélération du déficit budgétaire déjà assez élevé pour les neuf mois écoulés dans ledit budget.

Toutefois, il dit reconnaitre qu’il y a une situation accumulée qui ne pouvait ne pas engendrer ce qui s’est produit les 6 et 7 juillet dernier au pays, notamment à Port-au-Prince.

« Une économie en panne depuis des lustres, la non création d’emplois, les inégalités et l’exclusion sociale dans le système, ne pouvaient ne pas provoquer la colère de la masse», énumère M. Emile, soulignant cependant que l’impact négatif de ces émeutes creuse encore davantage le fossé des problèmes socio-économiques du pays.

Abordant la question des investissements directs d’étrangers et locaux, le professeur Etzer Emile croit à l’évidence qu’il y aura une hésitation beaucoup plus prononcée des investisseurs étrangers et domestiques, compte tenu de l’incertitude du terrain. Ce qui constituera un manque à gagner pour l’économie et le pays, fait-il remarquer.

« Qui souhaiterait voir un bon matin son entreprise pillée, vandalisée et incendiée », s’interroge en conclusion l’économiste.

Alix Laroche

alix.l@hpnhaiti.com 

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