Budget 2017-2018: 250 millions de gourdes de financement pour 58 partis politiques
Source Robenson Geffrard | Le Nouvelliste
Pour les premiers six mois de l’exercice fiscal 2017-2018, les 58 organisations politiques ayant au moins un élu lors des dernières élections se partageront 250 millions de gourdes de financement public. Ce montant sera doublé pour le reste de l’exercice et le chef de l’État prendra un budget rectificatif pour l’entériner. Retour sur une journée de discussions, parfois houleuses, entre les partis politiques vendredi à l’hôtel Kinam à Pétion-Ville.
Discuter sur les critères de financement des partis politiques devrait être l’objectif principal de cette première rencontre entre les partis politiques après celles réalisées le 14 septembre et mercredi dernier au Palais national par le chef de l’Etat. Mais rapidement, les représentants d’une cinquantaine d’organisations politiques réunis vendredi à l’hôtel Kinam, à Pétion-Ville, ont fait ce qu’ils savent faire le mieux : défendre leurs intérêts de chapelle.
« Je veux avoir ce qui me revient de droit ! Le comité de suivi n’est pas représentatif…il doit être dissous et reformé… » De la cacophonie dans toute sa splendeur…
Pas facile de se mettre d’accord, surtout quand il s’agit d’argent, de financement, de postes au sein du gouvernement ou tout simplement de positionnement politique. Pendant trois heures d’horloge, nos politiciens ont tergiversé rien que sur la formation du comité de suivi relatif au financement des partis politiques, l’interface du Palais national. Les leaders politiques s’agitent, se querellent et font du trafic d’influence…
Après avoir rejeté, dans un premier temps, le comité de suivi composé de sept partis politiques agréé par le chef de l’État, les politiques s’entendent pour ajouter deux autres structures politiques sur la première composition, question d’équilibre, disent-ils. Le comité de suivi composé maintenant des représentants de PHTK, LAPEH, VERITE, OPL, Unir-Haiti, PDCH, KID et Consortium et PPG-18, les deux dernières recrues, la rencontre proprement dite peut enfin commencer aux environs de 1 heure de l’après-midi.
Si l’on devait appliquer à la lettre la loi de janvier 2014 sur le financement des partis politiques, sept partis politiques (PHTK, AAA, OPL, Bouclier, INITE, KID et VERITE) auraient à eux-seuls plus de 90% du financement public puisqu’ils détiennent le plus grand nombre d’élus au Parlement, dans les collectivités territoriales et de femmes élues, a fait remarquer Liné Balthazar, représentant du PHTK, le parti au pouvoir qui a, d’ailleurs, le plus grand nombre d’élus sur tout le territoire.
Selon les calculs des politiques, s’ils devaient respecter strictement l’article 37 de la loi de janvier 2014 sur le financement des partis politiques, sept partis politiques, à savoir PHTK, AAA, OPL, Bouclier, INITE, KID et VERITE recevraient entre 4.2 millions et 7.9 millions de gourdes chaque mois à eux seuls. Un autre parti recevrait 926 mille gourdes, puis 444 mille pour un autre, cinq partis politiques recevraient entre 329 mille et 381 mille gourdes le mois ; trois partis politiques recevraient entre 202 mille et 223 mille gourdes ; huit partis recevraient entre 101 mille et 146 mille gourdes ; deux autres partis politiques recevraient entre 98 mille et 99 mille gourdes et enfin 30 organisations politiques recevraient la somme comprise entre 801 et 10 417 gourdes, a expliqué Mathias Pierre, le représentant de LAPEH.
Selon que vous êtes puissants partis politiques avec beaucoup d’élus ou petits partis politiques avec peu ou rien du tout comme élus, les 250 millions de gourdes de financement public vous rendront riches ou misérables.
Par consensus, le comité de suivi et les responsables de partis politiques se sont mis d’accord pour faire …………………………………..lire la suite sur lenouvelliste.com