Scepticisme à propos de l’organisation d’éventuelles élections en 2023, après la mise en place du Hct

Les partis politiques Union nationale pour l’intégrité et la réconciliation (Unir) et Organisation du peuple en lutte (Opl) expriment leur scepticisme, par rapport à la volonté réelle du premier ministre de facto, Ariel Henry, et son gouvernement de créer les conditions nécessaires à l’organisation d’élections en 2023, dans des interviews accordées à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.

Me. Wilgui Beucia, avocat du parti politique Unir, rejette l’accord du 21 décembre 2022, signé entre Ariel Henry et plusieurs représentants de partis politiques et d’organisations du secteur privé des affaires.

Il y voit une démarche dilatoire du gouvernement de facto, qui veut continuer, à tout prix, à se maintenir au pouvoir.

Le Haut conseil de transition (Hct) représente une instance mise en place avec des attributions vertueuses n’ayant aucune force contraignante. Le Hct peut seulement donner des avis sur certaines questions, ne peut contraindre le premier ministre de facto à faire quoi que ce soit, fait remarquer Wilgui Beucia.

Les membres du Hct, formé en vue de veiller à l’organisation d’élections au cours de l’année 2023, entre autres, devraient être bientôt installés par le gouvernement de facto en Haïti, après un processus unilatéral marqué par de la grogne exprimée par plusieurs secteurs politiques contre cette démarche jugée non consensuelle.

Mirlande Hyppolite Manigat du secteur politique, Laurent Saint Cyr du secteur privé des affaires et Calixte Fleuridor de la société civile (Calixte Fleuridor est un pasteur, président de la Fédération protestante d’Haïti /Fph) sont les trois personnalités déjà désignées pour faire partie du Hct.

« Cette semaine, nous allons les installer officiellement et leur donner les moyens, pour qu’ils puissent commencer à travailler en collaboration avec le gouvernement. Plus loin, nous aurons à former l’organe de contrôle, nous avancerons avec toutes celles et tous ceux qui le veulent », a déclaré le premier ministre de facto, Ariel Henry, à l’occasion de la célébration du 219e anniversaire de l’indépendance d’Haïti, le 1er janvier 2023.

Validé dans la soirée du samedi 31 décembre 2022, lors d’un Conseil de gouvernement, le document de compromis dit national a été aussi envoyé au journal officiel pour être publié, a fait savoir Ariel Henry.

« Nous ne croyons pas que cet accord puisse donner des fruits et qu’Ariel Henry ait la volonté de procéder à la réalisation d’élections en 2023 », affirme le parti politique Unir.

« Favoriser le dialogue national ne veut rien dire, sans créer les conditions pour un retour à l’ordre constitutionnel. Cela montre clairement que c’est un jeu de coquins. Ariel Henry veut juste faire passer le temps », ajoute-t-il.

Pour sa part, le parti politique Opl assimile la signature de l’accord du 21 décembre 2022 à un exercice de manipulation politique.

Seul un consensus large est capable de sortir le pays de cette crise multidimensionnelle, estime le porte-parole de l’Opl, Danio Siriack.

Il considère nécessaire l’organisation de bonnes élections dans le pays, pour permettre un retour à l’ordre constitutionnel et une transition responsable.

Avant même de parler d’élections en Haïti, il faut un large consensus, incluant des partis politiques représentatifs et d’autres secteurs organisés de la vie nationale, y compris ceux qui détiennent le pouvoir de manière illégale, propose le parti politique Organisation du peuple en lutte.

 

 

Source: APR

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