Haïti doit USD 3 milliards, dont 90% au Venezuela
Source Dieudonné Joachim | Le Nouvelliste
La dette externe pourrait constituer une bouée de sauvetage pour Haïti qui a tant besoin d’infrastructures dans la santé, l’éducation ou les travaux publics, par exemple. Pourtant, après l’annulation de notre dette par nos principaux bailleurs multilatéraux, en 2008, la dette publique d’Haïti est repartie à la hausse au point d’afficher 3 milliards de dollars, dont 90 % envers le Venezuela aujourd’hui. Le principal créancier de l’État haïtien est le Venezuela via sa compagnie pétrolière le PDVSA.
Les directeurs généraux, économistes et experts qui débattaient de la question mercredi au cours d’une conférence organisée par la Banque interaméricaine de développement (BID) ont fait remarquer que depuis 40 ans la dette contractée par Haïti n’a eu aucun effet sur la croissance économique du pays. De 1976 à 2008, la dette a cru de 10.37% en moyenne alors que le Produit Intérieur Brut (PIB) n’a cru que 0.76% sur la même période.
Pour les experts, les causes sont de trois ordres : les troubles sociopolitiques qu’a connus le pays pendant cette période agitée ; les chocs naturels comme le séisme de janvier 2010 ou des ouragans comme Matthew qui ont mis le pays à genoux et les mauvaises décisions et les investissements improductifs. Tout cela a effacé les effets positifs que l’endettement aurait pu induire.
Pour exemple, Haïti hésite depuis près de deux ans à ajuster les prix des produits pétroliers vendus à la pompe et l’Etat haïtien perd des millions de gourdes chaque jour. Les prévisions tablaient sur 1 milliard de gourdes par mois de recettes, soit 12 milliards durant l’année fiscale débutée en octobre 2016. Pour les six premiers mois de l’année, la vente des produits pétroliers n’a rapporté dans les caisses de l’Etat haïtien que six cents millions de gourdes au lieu des six milliards attendus.
À la question pourquoi s’endetter, en général ou dans le cas précis d’un pays comme Haïti, c’est parce qu’on a un besoin de financement. Haïti a une dette de 3 milliards de dollars dont 90 % envers le Venezuela. Il faut bien disposer de revenus et d’un retour sur investissement en ce qui concerne la dette publique. Dans un souci d’optimisation, il ne serait pas conseillé d‘investir uniquement dans le social ou dans un seul secteur comme le propose Fabiola Benoît, représentante de la Banque de la République d’Haïti(BRH) dans des réflexions, ce mercredi 12 avril 2017, sur la dette publique dans les locaux de la représentation de la Banque interaméricaine de développement (BID) en Haïti.
De 1976 à 2016, le pays a enregistré des taux de croissance négatifs et positifs, en moyenne Haïti a affiché 1% de croissance du PUB durant ces 40 ans. Les dettes n’ont jamais cessé d’augmenter. « Une dette sur le long terme dure 30 ans au minimum. Les prêts, en ce sens, ne doivent en aucune façon constituer un sacrifice pour les générations futures. En n’investissant pas correctement, on risque d’avoir des défauts de paiement », a fait savoir Fabiola Benoit.
Quant à l’évolution conjointe du taux de croissance du PIB et du stock de la dette (1976-2016), Mme Benoit dit constater qu’il n’y a pas de corrélation entre l’endettement public externe et la croissance en Haïti. De 1976 à 2008 (avant l’atteinte du point d’achèvement en 2009) la dette a cru de 10.37% en moyenne alors…………..lire la suite sur lenouvelliste.com