Rachat de la DINASA par une compagnie française à hauteur de $US 288 millions
Écrit par Riphard Serent, MPA / Economiste / riphardserent@gmail.com | Radio Vision 2000
Depuis quelques mois, on assiste à de récents développements dans l’économie haïtienne, en termes de transferts sur le marché. Récemment on parlait de la vente des opérations de la Scotiabank à la Unibank. Maintenant il s’agit de l’acquisition, par une compagnie française, des premiers distributeurs de produits pétroliers en Haïti qui appartenaient totalement à la Unibank, après le rachat des actions détenus par le group Biggio.
En effet, la compagnie française, Rubis, spécialiste du stockage des produits pétroliers, vient de procéder à l’acquisition de la DINASA et sa filiale Sodigaz, la DINASA qui opère sous la marque National.
Dans un communiqué, rendu public hier lundi, la compagnie française, Rubis, précise qu’avec 600,000 m3 distribués, DINASA est le premier réseau de stations-service en Haïti, avec 125 stations répartis sur tout le territoire national.
DINASA réunit les principaux critères stratégiques recherchés par Rubis en distribution : une position de leader sur un marché de niches associée au contrôle de sa logistique d’approvisionnement. De plus, la société dispose d’un outil logistique d’importation stratégique et autonome (stockage, accès maritimes) et elle bénéficie d’une présence sur tous les segments de l’offre de produits pétroliers, avec une position de leader en aviation, GPL, fioul commercial et lubrifiants.
Selon les chiffres, le groupe Dinasa a dégagé un excédent brut d’exploitation de 40,4 millions d’euros, soit plus de plus de 42 millions de dollars américains pour son exercice clos le 30 septembre 2016. Avec cette acquisition, la compagnie française, Rubis, va accroître de plus de 35% les volumes de vente de son activité Énergie dans la zone Caraïbes.
Selon certains analystes, il s’agit d’une bonne opération mais non dénuée de risques. En fait, pour Portzamparc le prix d’acquisition de la DINASA est autour de 275 millions d’euros ($ US 288 millions), soit 6,8 fois l’excédent brut d’exploitation de la société avant synergies. Une opération »financée entièrement par la dette », ce que permet le bilan solide de Rubis.
D’un autre côté, le groupe d’analyse, Oddo, se montre un peu plus prudent et prévient tout de même que: » cette acquisition de la DINASA ne peut être dénuée de risque au regard notamment de la grande volatilité de l’économie haïtienne, des effets de change et de la corruption, mais le groupe peut se prévaloir d’un historique favorable dans la gestion de ces paramètres ».
Les opérations de transferts sont en cours. Il faut attendre donc jusqu’au cours du deuxième trimestre 2017 pour l’acquisition définitive de la DINASA par cette compagnie française et on verra ce que cette compagnie va apporter de plus dans l’économie, en termes de services et d’innovation.