Les Cayes : Pourquoi la livraison du bateau portoricain s’est-elle terminée brusquement?

Source Elena Sartorius | Le Nouvelliste

Près des deux tiers de l’aide, estimée à plus d’un million et demi de dollars américains, avaient été distribués quand l’Esperanza 2 a dû quitter le port des Cayes précipitamment. Le maire et les principaux acteurs reviennent sur les événements tragiques qui ont coûté la vie à un adolescent. De nombreuses zones d’ombre demeurent. Une enquête est en cours.

Le maire des Cayes, Jean-Gabriel Fortuné, ne s’explique toujours pas pourquoi la police a tiré mardi sur le quai où était amarré l’Esperanza 2, tuant un adolescent de 15 ans d’une balle dans le dos.  Une action qu’il qualifie de « barbare ». « Il n’y a rien qui justifie cet acte; la police et le site n’étaient pas en danger», a-t-il déclaré.

S’il condamne la mort du jeune garçon, René Gattereau, président de la Chambre de commerce du Sud, un des responsables pour réceptionner l’aide en Haïti, a une autre version des faits. « La foule a essayé d’envahir le port. Les gens jetaient des pierres, un garde-côte a été touché au genou et un autre à l’épaule».

Des agitateurs sèment le trouble

Récipiendaire légal de l’aide portoricaine, le cardinal Chibly Langlois fait partie, comme le maire et le président de la Chambre de commerce, du comité qui a travaillé à la sélection des bénéficiaires. Absent du site au moment du drame, il ne juge pas l’action des garde-côtes mais mentionne l’action d’ « agitateurs »: « Nous avons en Haïti des gens qui mènent la foule et provoquent des troubles pour avoir leur part de la distribution. »

Parti de la ville de Ponce, au Sud de Porto Rico, l’Esperanza 2 était arrivé aux Cayes le 26 octobre. À son bord, 2 500 tonnes d’aide : eau, aliments, vêtements, médicaments et matériel de construction. Le tout offert par des particuliers et des entrepreneurs portoricains lors de collectes en faveur des sinistrés de l’ouragan Matthew.

À la tête de cette opération humanitaire, l’Alliance portoricaine solidaire (Alianza puertorriqueña solidaria) avait demandé la collaboration du maire, du cardinal et du président de la Chambre de commerce, pour s’assurer que l’aide arrive à bon port. Ce mouvement portoricain, créé en 2013, réunit une quarantaine d’organisations, beaucoup d’entre elles religieuses. Certaines travaillent en Haïti depuis plus de 40 ans.

« Rien ne s’est passé comme prévu », regrette René Gattereau. « Le premier jour, les Portoricains voulaient distribuer des kits aux enfants qui étaient sur le quai. Très vite, leur bateau s’est vu entouré d’une trentaine de canots à l’affût, à qui ils ont donné des cartons. Cela a attiré encore plus de monde. Les garde-côtes ont dû tirer en l’air pour écarter…..lire la suite sur lenouvelliste.com

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