Haïti confronté à plusieurs menaces catastrophiques

Par AFP

Une semaine après avoir été frappé par l’ouragan Matthew, Haïti est confronté à plusieurs menaces potentiellement catastrophiques : le choléra, qui pourrait alourdir grandement le bilan des victimes, et la disparition des récoltes.

A Port-Salut, une ville qui a été dévastée dans la péninsule méridionale la plus touchée, les craintes sont vives. Son unique hôpital a enregistré dimanche 9 octobre son premier décès dû au choléra, un homme d’âge non précisé. Neuf autres patients y sont actuellement soignés pour cette maladie qui se transmet par l’eau contaminée. De quoi inquiéter alors que des régions entières en Haïti restent toujours isolées, près d’une semaine après l’arrivée de l’ouragan qui a fait plusieurs centaines de morts dans le pays le plus pauvre de la Caraïbe.

Le choléra importé par des Casques bleus

Selon des experts, le choléra a été introduit en Haïti par des Casques bleus népalais de la Minustah, la mission locale des Nations unies censée stabiliser cette nation autrefois surnommée « la Perle des Antilles ». Mi-août, près de six ans après le début de l’épidémie, l’ONU a pour la première fois reconnu avoir une « responsabilité morale » envers les victimes du choléra en Haïti et leurs familles, annonçant qu’elle allait leur accorder une « aide matérielle » directe.

Depuis octobre 2010, le choléra a fait près de 10.000 morts en Haïti et, avec toujours plus de 500 cas chaque semaine, le pays fait face à la pire épidémie de l’histoire récente à l’échelle mondiale. Cette maladie fait courir un « danger mortel » à la ville et ses environs, assure le docteur Stevenson Desravines, directeur de l’hôpital de Port-Salut. « Nous attendons des renforts de personnel et davantage de matériel, dont des poches à perfusion, des médicaments et des produits de désinfection ».

« Depuis ce matin, je n’ai rien pu trouver à manger »

« Mon petit champ de pois est fichu, et voyez les carottes, il ne reste rien », se lamente une femme de 56 ans devant le terrain aujourd’hui rempli de pierres. « J’ai perdu mes 10 animaux pendant la tempête : les cabris, le cochon, ils ont tous été emportés par l’eau » raconte Marie-Thérèse. A Kenscoff, une commune située sur les hauteurs de l’agglomération de Port-au-Prince, chaque parcelle de terre disponible était exploitée par les habitants pauvres de la commune.

A plus de 1.500 mètres d’altitude, beaucoup de ces petits jardins alignés sur des pentes très raides ont été emportés au cours des heures de pluies diluviennes. « On n’a donc plus rien à aller vendre dans la capitale mais le plus grave c’est que, depuis ce matin, je n’ai rien pu trouver à manger », se désole Marie-Thérèse qui vit avec sa fille et ses deux petits-fils.

Le grenier à blé dévasté

Si la capitale Port-au-Prince a été relativement épargnée par l’ouragan Matthew, qui a ravagé le sud d’Haïti, son grenier, que représentait le massif de La Selle, est dévasté. Sur le plateau qui domine le département de l’Ouest, où se situe la capitale, le parc national de La Visite a essuyé des rafales de vents à plus de 200Km/h.

les prix vont grimper en flèche

La destruction de l’activité agricole du massif de La Selle inquiète Winnie car il sait que, face à la rareté des denrées alimentaires, les prix vont grimper en flèche sur les marchés de la capitale. Or, Port-au-Prince et sa métropole, qui concentrent un……lire la suite sur radiotelevisioncaraibes.com

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